Derrière le bois des volets des fenêtres étriquées
Que la mémoire semble avoir abandonnées,
Le sommeil allume en toi une autre lumière.
Et à ton regard se découvre
Une vallée de cailloux aux soupirs minuscules
Que tu dévales
Le visage tout ensoleillé de rêve.
Ton souffle se gonfle de la joie sautillante des collines
Menant peu à peu aux pavés de la ville.
Tu mêles tes mots
À la poésie des réverbères et des fils électriques
Où pigeons et moineaux viennent faire partition.
Une pluie se détache comme les lambeaux de peau
D'un ciel qui se desquame.
Elle se laisse entraîner par la ruse des vents
Et lave tes souvenirs d'une eau nouvelle.
Tu as largué les amarres.
Même fermée, même condamnée, opaque, murée,
Une fenêtre reste un chemin vers l'ailleurs.