Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
  • Contact

Recherche

Liens

11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 19:41

J'ai participé à un atelier d'écriture. Les consignes étaient :

- choisir 5 situations contrariantes vécues dans l'année

- choisir 5 personnages grandioses

-  consigne d'écriture : vous revivez la situation et un des personnages vient vous sauver de cette situation 

Temps imparti : 15 minutes

 

situation choisie : les boutures de rosiers n'ont pas pris l'an dernier

personnage choisi : Alfred Hitchcock

 

Ci-dessous, le texte brut issu de ces 15 minutes :

 

 

Novembre. Le jardin s'habille d'automne. La radio chuchote dans un coin, posée sur la table du jardin qu'il faudrait décidément rentrer. J'enfile mes gants de jardinier, je cherche le petit sécateur, celui qui coupe bien si on s'y reprend à deux fois, et je me remémore les consignes de ma belle-sœur. "Tu comptes trois nœuds au-dessus de la tige de l'année et tu coupes en retirant les fleurs." Ou non, c'était plutôt : "Tu retires les fleurs, tu comptes trois nœuds en-dessous des fleurs de l'année".

Mince... Voilà, comme l'an dernier, pareil, exactement pareil, je ne sais plus comment faire les boutures de rosiers. L'hormone de bouturage, les pots, le terreau pas trop tassé, c'est bon. Mais la coupe... Aucun souvenir... Je n'ai pas envie de la déranger pour ça, je ne supporte pas que les gens croient que je n'écoute pas ce qu'ils disent, alors que c'est juste la mémoire qui me fait défaut. Tant pis, j'essaie. Un, deux, trois. Clac. Allez, une autre branche. Il faudrait vraiment que ça marche cette année. Ces roses anciennes ont un parfum si puissant et agréable. J'aimerais garder ce souvenir après le déménagement, les replanter et redécouvrir l'odeur des fleurs rose pâle au printemps prochain, dans un autre jardin.

 

Une silhouette étrange se penche sur le portail. Absorbée dans mes pensées, je ne l'avais pas vue s'approcher. Une silhouette au profil pansu, au crâne lisse et malicieux, comme les crânes savent parfois être malicieux. Sa tête me dit quelque chose. Je l'ai déjà vue sur la couverture d'un livre ou d'un DVD quelconque... Hitchcock ! Derrière le portail, Alfred Hitchcok me regarde bouturer mes rosiers. "Bonjour ! Me permettez-vous ?" Il pousse le portail, marche sur la pelouse, s'avance vers moi. Je balbutie : "Bonjour monsieur." Il tourne sa face ronde vers moi, il sourit. "Il a des yeux gentils", je pense, " il a le même visage que sur les DVD de la collection Télérama."

Il me retire délicatement le sécateur des mains, et dans un geste d'une précision très douce, coupe une tige du rosier et me la tend. Une goutte de sang perle à son index. "Essayez les cadavres de pigeons dans le terreau. Grâce à cette technique, certains meurtriers ont eu des résultats remarquables." 

Partager cet article
Repost0

commentaires