Depuis que je suis rentrée dans le cercle, je tourne en rond.
Je voulais réellement rentrer dans le cercle, en faire partie, approcher du centre, du foyer, du nombril, connaître les choses de l'intérieur. Mais j'en ai rapidement fait le tour. Évolution classique : on n'est pas dans le cercle, on le voit de l'extérieur, on essaie d'y entrer, on y entre, on fait quelques tours de manège et hop, il est temps d'en sortir. Et parfois on recommence, avec un autre cercle : c'est un cycle normal. Souvent c'est assez facile d'ailleurs, de passer d'un cercle à l'autre : une affaire rondement menée.
Moi dans le cercle, très vite, je me suis sentie cernée. À peine inscrite, déjà circonscrite. En entrant dans le cercle, impossible de me mettre tranquillement dans un coin, histoire de prendre le temps et d'avoir une vision globale des choses.
Et puis, à force de fréquenter les mêmes sphères, on finit par avoir des envies de révolution. Quel cirque...
Les cercles sont des frontières que l'on franchit, ou pas. Pour toute chose finalement, il n'y a que deux catégories de personnes : celles qui veulent sortir et celles qui veulent rentrer. Moi je préfère sortir, ou me placer à l'intersection des cercles. Ni trop dedans, ni trop dehors. J'ai un comportement de chat devant une porte : l'indécision me définit. L'indécision : mon petit cercle personnel à contours flous et poreux.
Il n'empêche que, depuis que je suis entrée dans le cercle, la question de la périphérie est devenue centrale. Pour agrandir le cercle, il faut repousser la périphérie, agrandir les contours, tendre le périmètre comme un élastique. Tout cela, je le tourne et le retourne dans mon esprit.
J'aimerais beaucoup en parler avec d'autres et éventuellement assister à des conférences sur les circonférences. Connaîtriez-vous un cercle où on propose cela ?