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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 19:12

Celui qui vend, celle qui veut,

Barbe à papa, vent et cheveux,

Qui veut une barbe à papa

Qui colle aux dents, qui colle aux doigts.

 

"Méfiez-vous" dit celui qui vend

Barbe à papa, cheveux et vent,

"Vos cheveux se sont détachés

Et vous risquez de vous tacher."

 

"Monsieur vous n'êtes pas mon papa !"

Cheveux et vent, barbe à papa,

"Je saurais bien faire attention

Et n'ai pas besoin de leçon !"

 

Le vent se lève, les cheveux volent,

Cheveux et vent, barbe qui colle,

Celle qui veut semble fâchée,

La barbe à papa est gâchée.

 

La chevelure a l'air gluant,

Barbe à papa, satané vent,

Le chemisier en a aussi

Du sucre rose sur son fond gris...

 

Celui qui vend l'avait prévu,

Vent et cheveux, sacré barbu,

C'est ça quand on a du métier,

On sent quand le vent va tourner.

 

C'est une histoire de foire Saint Mich'

Barbe à papa, krampouz et liche,

Mais à portée universelle

Quand y a du vent dans les ruelles !

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 10:52

Anna Tolie, fillette

Née sous un ciel d'azur,

A des envies de fête,

A des goûts d'aventure.

 

Il paraît que plus loin,

Au centre du pays,

Il y aurait des coins

Qui laissent ébahi :

 

Des maisons dans la pierre,

Des cheminées de fées,

Des vols en montgolfière,

Et de grands pigeonniers.

 

Anna Tolie voyage

Sous son front de gamine,

Vivre au cinquième étage

Sans jardin, ça vous mine.

 

Elle imagine alors

Se faire toute petite,

Poussière dans le décor

De ces lieux insolites.

 

Souvent elle transfère

Sa chambre minuscule

Dans une autre atmosphère

Où les parois ondulent,

 

Où les fenêtres rient

De toute leur liberté,

Et où le sable écrit

Partout "Venez jouer !

 

Cachez-vous dans les grottes,

Amusez-vous de tout,

De l'air qui vous ballotte,

Du vent dans vos genoux.

 

Prenez une cabane

(Les portes vous invitent),

Faites-vous ottomane,

Faites-vous troglodyte !"

 

Anna Tolie sommeille,

Et dans ses rêves de gosse

Se cache une merveille

Qu'on nomme Cappadoce.

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 12:37

Quand je me sens perdue, je m'achète un pommé.
Pour retrouver la foi, j'm'enfile une religieuse.

Quant aux problèmes d'argent, j'les règle au financier

Et je laisse ma gêne aux génoises moelleuses.

 

Si je veux un peu d'air, je prends un Paris-Brest

(Et pour aller plus vite, j'y ajoute un éclair),

Ou bien une alsacienne pour aller plus à l'Est,

Ou même un bavarois en passant la frontière.

 

Dans une forêt noire, je croise une marquise,

J'emprunte une navette qui va à l'opéra.

Aux quatre quarts de l'heure, j'avale une friandise.

Mes rêves sont peuplés de mendiants, de babas.

 

Si je me sens brisée, si je me sens en miettes,

En toutes circonstances je trouve ma pâtisserie.

Quand moi je n'y suis pas, il y a dans mon assiette

Pâtes à choux, pâtes à tarte, pas d'autre thérapie !

 

 

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 09:40

Parmi toutes les horreurs qu'on peut trouver dans le journal, certaines sont classées dans les faits divers, et d'autres dans la rubrique "Tout peut arriver" du quotidien Ouest France. C'est le cas pour l'article suivant, en date du 25 mai 2012 :

 

"Un enfant dans la machine à laver

Dans une laverie du New Jersey, un Américain, voulant amuser sa compagne, a mis leur bébé d'un an dans le lave-linge. Pas de chance, la porte s'est bloquée, le cycle se déclenchant. Le jeune garçon a finalement été sauvé par un employé qui a débranché la machine après une minute de panique. Le propriétaire pense à doter sa laverie d'un panneau interdisant ce genre de comportements."

 

Sans commentaire... Ou plutôt si (sinon il n'y a aucun intérêt à en faire un article).

 

- La première réflexion qui m'est venue est "heureusement que ces gens-là sont allés à la laverie et qu'ils n'ont pas lavé leur linge chez eux". Sinon l'employé ne serait pas intervenu et la minute de panique aurait pu se transformer en heure de cauchemar avant que l'un des deux géniteurs trouvent une solution au problème. Bravo donc au sauveteur de cet enfant !! Et on ne le dit jamais assez, les héros exercent parfois des professions bien ordinaires... D'ailleurs, cela m'a grandement inspirée et j'écrirai peut-être les aventures d'un simple journaliste à lunettes un peu gauche se transformant en super-héros à cape... l'idée me semble intéressante...

 

- "Voulant amuser sa compagne".... cela m'interpelle sur le "comment maintenir la flamme, version américaine, et être drôle aux yeux de sa chère et tendre" ...

On a tous entendu parler du chat dans le micro-ondes, mais il doit y avoir des variantes qui enrichissent la passion amoureuse et le bonheur de vivre en couple. Quelques exemples : 

"Regarde chérie, j'ai enfermé le chien dans le sani-broyeur ! "

"J'ai fait une bonne blague, les poissons rouges sont dans la bouilloire en marche ! "

"Ah la la ce que je suis drôle : la tondeuse est en marche dans le jardin, et comme j'ai accroché une cordelette à la couche de notre fille, si elle n'avance pas plus vite que ça à quatre pattes, elle va se faire rattraper !! "

"Eh t'as vu mon coeur, si je mets la main dans le blender, ça fait aaaahhhhhhhhhhhh!!! mes doigts !!!!!!!!!!!!!! "

Effectivement, point de routine, finie la monotonie ! Tous les jours de nouvelles expériences ! C'est ça le US love !!

 

- Notons qu'a priori la mère n'a rien dit, et a trouvé cela sans doute amusant. Si la porte s'est bloquée, c'est qu'elle était fermée. Comment peut-on trouver drôle de fermer une porte de machine à laver sur un gamin ? Cela dit, le gérant du pressing a un tort dans l'affaire : si ses machines n'étaient pas à hublot, mais avec une ouverture sur le dessus, cette triste histoire ne serait jamais arrivée ! Ou alors je n'ai pas compris l'élément pseudo-comique de la situation...

 

- J'aime beaucoup la partie de phrase "le propriétaire pense". Eh bien ça en fait déjà un !

 

- L'employé a débranché la machine après une minute. Qu'a-t-il bien pu se passer dans la tête des différents protagonistes pendant cette minute ??

le père : "Ah !! Fais coucou hublot !! Johnny !! Coucou hublot ! Arrête de cracher de l'eau et fais coucou !"

la mère : "Mon homme est formidable, je l'aime tant, comme je suis chanceuse d'être tombée sur lui ce jour magnifique où il montrait son derrière au vigile du supermarché... "

l'employé : "Non mais c'est pas vrai !! Pauvre gamin ! Et c'est qu'ils vont m'abîmer la machine avec leurs bêtises !  J'espère que je ne vais pas devoir forcer la porte, ça sera retenu sur mon salaire."

l'enfant : "Si je savais parler je leur demanderais bien s'ils n'ont pas échangé les berceaux à la naissance." 

la machine : "Vvvvloum,vvvvloum, wwloum, grelin grelin (bruit du hochet contre les parois), vvvvloum vvvvloum...." 

 

- Espérons qu'il n'y aura pas de séquelles chez ce petit... Ou alors... C'est à se demander si les parents n'ont pas connu la même expérience dans leur enfance...

 

Bon, toute cette histoire m'a lessivée, je vous laisse, j'ai une machine à faire tourner avant de tondre la pelouse. 

 

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 22:07

De mes treize tantes maternelles, Tata Rosalie est celle qui m'a le plus marquée et le plus appris. Il faut dire que Tata Rosalie, huitième de la fratrie (et on sait bien qu'être huitième d'une fratrie de treize, ce n'est pas une place facile à tenir et elle n'en a eu que plus de mérite), a toujours eu un sacré bagou et un caractère bien trempé. De ma vie je n'ai connu personne ayant vécu autant d'aventures ou d'événements extraordinaires. Enfant, ce que j'aimais vraiment chez Tata Rosalie, c'est que, loin de garder pour elle toutes ses histoires, elle me les racontait sans cesse, les yeux brillants, avec force gestes et postures dramatiques. Et moi, curieuse et émerveillée comme savent l'être les gamins à huit ans, je buvais ses paroles et mon chocolat chaud tandis que quelques lampées de Scotch ponctuaient de temps en temps son récit.

 

Elle commençait parfois ses phrases par "à ton âge", et ces quelques mots éveillaient en moi un sentiment mêlé d'envie et de fascination. A mon âge, elle avait plongé avec les dauphins dans des mers bleu turquoise et était restée si longtemps sous l'eau qu'elle avait imaginé se transformer en sirène. A mon âge, elle avait écrit cinquante contes pour ses cinq frères et soeurs plus jeunes, mais elle en avait jeté les manuscrits depuis, trouvant le style insuffisamment travaillé. A mon âge, elle avait chanté devant la Reine d'Angleterre, qui n'avait pu retenir une larme, tant sa voix était cristalline et émouvante. A mon âge, elle aidait mes grands-parents financièrement, grâce à la vente de petits chaussons en laine qu'elle tricotait le soir à la bougie. Il n'y a pas à dire, Tata Rosalie était une enfant précoce.

 

Plus tard, lorsque dans mes révoltes adolescentes je n'écoutais plus aucun adulte et trouvais nul tout ce qui m'entourait, Rosalie (je ne l'appelais plus Tata, ça craignait trop) était la seule de la famille que je tolérais plus d'un quart d'heure à mes côtés. Sa vie me faisait toujours rêver : ses voyages fabuleux, sa collection de reptiles, ses longues discussions avec le Dalaï lama. Elle ne prenait jamais de photographies, je trouvais ça un peu dommage, mais "ça dénaturait le souvenir" aimait-elle à me répéter. Sa période hollywoodienne surtout me captivait. Lorsqu'elle rompit avec Pierce Brosnan, elle m'écrivit une longue lettre pour m'en dire les raisons et m'expliquer qu'au vu de la situation (fin d'histoire difficile où il avait beaucoup souffert), elle ne pouvait plus m'obtenir d'autographe. Mais elle m'avait envoyé dans un colis un mini gel douche d'hôtel que l'acteur avait partiellement utilisé.

 

Pendant une année entière, je  n'eus pas de nouvelles de ma tante. Personne n'en parlait à la maison et je n'osais pas poser de questions. Lorsque je la revis, elle avait beaucoup changé physiquement et parlait à voix très basse. C'était comme ça qu'ils faisaient aux services secrets apparemment. Pendant son absence, elle avait appris trente-sept langues, essentiellement des dialectes de tribus africaines. J'aurais aimé qu'elle m'en enseigne quelques rudiments.  "Cela ne sert à rien d'apprendre cela ma petite, il faudrait que tu voyages comme moi pour pouvoir mettre en pratique ces connaissances."

 

Alors je décidai de prendre le taureau par les cornes, la poudre d'escampette et ma vie en main. "Il faut que moi aussi je vive des aventures hors du commun, que j'engrange autant de connaissances que mon modèle, que je devienne une exploratrice des temps modernes ! "

   

Je m'inscrivis donc à la faculté, pour apprendre six ou sept langues étrangères, puis je partis en voyage les mettre en application. Je rencontrai des Indiens d'Amazonie, des touaregs, des derviches tourneurs, des maharadjahs, des lords écossais. Je me mis au tricot, à la couture et à la pelote basque. Après maints essais, lors de mes voyages en Californie, je réussis à rencontrer Pierce Brosnan. Je lui dis que Rosalie était désolée et qu'elle le respectait malgré tout ce qui s'était passé, mais le pauvre avait dû tellement souffrir qu'il déclara ne l'avoir jamais rencontrée. J'envoyais à ma tante des lettres, avec des timbres merveilleux de toutes les couleurs. Ses lettres à elle étaient toujours timbrées d'un profil de Marianne, car prise par toutes ses aventures, "elle ne pensait à poster son courrier qu'une fois arrivée en France".

 

D'ailleurs elle ne voyageait plus beaucoup, elle ne sortait presque plus, elle se faisait discrète. Un rapport avec les renseignements généraux peut-être... Un jour elle m'appela et me demanda de venir la voir urgemment. Je quittai donc mon cours de capoeira, enfourchai mon monocycle et la rejoignis aussi vite que possible.  

 

La porte était entrouverte. Dans le salon, le fauteuil où je trouvai ma pauvre tantine semblait l'engloutir, tant elle se tenait ratatinée. D'un geste fatigué elle me fit asseoir en face d'elle. 

 

(la suite au prochain épisode...)

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 14:46

Dans l'embrouillamini

Des halls d'aéroport

Passent en catimini

Des milliers de trésors,

Des sacs remplis de rêves,

De petits bibelots,

Des histoires qui s'achèvent

Dans l'appareil photo.

 

Dans les bagages à main,

Dans les valises en soute,

Il y a des clandestins

Quand finit le mois d'août :

Des puces de lit discrètes,

Une crise de palu,

Un découvert qui guette

Tout achat imprévu...

 

Mais on ne gardera

Au final que le beau,

Le soleil, la nouba,

Les rires sous les chapeaux.

C'était bien les vacances...

Volontiers je prendrais

Un avion en partance

Pour un nouveau juillet.

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 16:50

Le linge qui déteint,

Le T-shirt qui dégorge,

Le pantalon qui craint,

Qui a flingué mes soutiens-gorge,

 

La tache qui ne part pas

Sur ma jupe en velours

(La même qui se vengea

En peluchant aux alentours)...

 

Ma machine à laver

Me donne des frayeurs.

Quand il faut la vider

Je m'attends à toutes les horreurs :

 

La veste rétrécie,

La chaussette disparue,

Le trou dans le treillis

Qui traîne une odeur incongrue.

 

Je ne peux pas quand même

Tout porter au pressing,

Ou alors, cas extrême,

Tous les deux jours faire du shopping...

 

Pour éviter les taches

De couleurs sur mes fringues,

Il m'est venu un flash

Et j'ai eu une idée de dingue :

 

J'm'habillerai plus qu'en blanc !

Ou plutôt plus qu'en gris

(Le blanc c'est salissant)

Et je prendrai un gris uni !

 

Ou bien pauvre Cosette

Devant le lavabo,

Chemises et liquettes,

Je les frotterai à grande eau...

 

Je rentrerai peut-être

Un jour dans le tambour,

Derrière cette fenêtre

Qui m'aura joué tant de tours

 

Et je verrai alors,

Si j'en ressors ternie,

Ou si lorsqu'on m'essore

Je prends des couleurs infinies.

 

 

 

 

 

 

 

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 10:12

Tic tac tic tac tic tac...

C'est mon langage monotone et régulier. Je suis une horloge. Ancienne. En bois. Au mécanisme centenaire.

 

Mes aiguilles font le tour du cadran, deux fois par jour, sans que les jours ne soient les mêmes. Chaque tour est différent mais parfaitement identique. Toujours l'aiguille des heures qui hésite au quart, et l'aiguille des minutes qui remonte la côte de la deuxième demi-heure en faisant moins de bruit comme pour s'économiser. Et chaque jour, deux fois par jour, le même trajet, pour moi. Pas pour eux, pas pour les vivants.

 

Je rabâche, je suis une horloge. Toujours le même bruit, cliquetis monocorde. Je n'ai jamais sonné les heures. Certaines le font, pas moi. On m'a conçue pour ne pas troubler les sommeils trop légers par douze coups de minuit effrayants dans l'obscurité. Je ne compte pas, le temps n'a pas d'importance pour moi. Je fais juste mon travail d'horloge. Celui d'égrener les secondes, mais sans les compter. Juste les faire passer du côté des choses vécues.

 

J'aimerais parfois me poser, m'arrêter, mais on me surveille, et à la moindre défaillance on me remonte (non pas les bretelles, mais le mécanisme, inchangé depuis des siècles, de mon fonctionnement). Le paradoxe est là : tant de gens se plaignent du temps qui passe, et une horloge qui se repose, ça leur donne le vertige, ils s'agitent et paniquent, ont peur de rater un train ou l'heure du dîner chez les voisins.

 

On a bien failli mettre fin à ma carrière, lors d'un déménagement. Un drap mal positionné, un chemin cahotant, un camion trop pressé. J'en ai gardé des éraflures. On m'a poncée, repeinte, vernie, époussetée, choyée. On m'a remontée, forcément. Puis on m'a posée. Cela fait longtemps que je n'ai pas bougé maintenant. Enfin, longtemps... Pour moi je l'ai déjà dit le temps ne compte pas.

 

Tic tac tic tac tic tac

 

Ma tâche est parfois lassante, répétitive. J'essaie de ne pas trop y penser. Je fais ce pour quoi je suis faite. Aurais-je été plus satisfaite si j'avais été un guéridon, une assiette, une balançoire ou un épluche-légumes ? Un objet pas du tout métaphysique (quoique la balançoire...) ? Un objet qui voit du pays, et pas seulement la tapisserie à grosses fleurs du salon où je trône ?

 

Ah ! Comme j'aimerais un jour partir en vacances. A la mer. Me prélasser dans le sable et sentir les vagues lointaines s'approcher dangereusement de moi. Et qu'un instant on n'entende plus la course de mes aiguilles, mais seulement l'eau salée qui caresse le sable. 

 

Tic tac tic tac tic tac

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 09:02

Tout à coup un bruit de chute... Chut... Ne pas faire de bruit...

Avant ce moment je dormais, désormais je m'avance

Très lentement. La nuit montre l'antre 

D'où vient un murmure doux.

 

Une porte, trouvée entrouverte, emporte

Dans un courant d'air un air court de danse.

 

J'entends des fées fêtant l'été léger,

Ou l'écholalie de la pluie et des loups.

J'imagine les foulées de foules de djinns.

 

Je descends l'escalier en y laissant

Flotter mes pas un peu empotés,

Mouvements irréels de vents mourant.

Mon coeur s'affole, s'envole l'heure.

Rien ne bouge. Rien. Debout,

En silence, un tableau saisissant

Devant mes yeux ébahis : une bande

De souris amusées me sourit.

   

Point de fées, ni d'esprits...

 

Dans mes pattes, quémandant

Des caresses, mon chat escalade  

Les marches, en fête, rompant tout à fait le charme.

 

"Sacré matou, à quoi sers-tu devant ces rats ?"

Il miaule, je bâille, nous montons nous coucher,

Et je me console en pensant qu'il fait sans doute fuir les fantômes.

 

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 11:07

C'était un retour de vacances. La nuit était tombée depuis bientôt deux heures et la voiture filait tranquillement vers notre home sweet home. Morphée me tendait les bras et après avoir lutté quelques minutes, je cédais peu à peu à l'appel du sommeil. Le dossier de mon siège déjà incliné, je m'apprêtais à faire une pause délectacle, bercée par les légères vibrations de l'auto.

Je n'ai pas mentionné que je n'étais pas au volant. Bien sûr. Sinon la pause n'aurait pas été délectable.

 

Bien qu'ayant toute confiance dans les qualités d'automobiliste de ma moitié, le laisser conduire dans l'obscurité sans mon regard bienveillant guettant tout écart de la route, toute accélération inutile ou tout signe de fatigue, ne me laisse pas sereine. Je lui demandai donc : "Je vais faire un petit somme... Toi ça va ? Tu n'as pas sommeil ? Pas de risque de t'assoupir au volant ?" Et il me répondit : "Non ça va, tu peux dormir sur tes deux oreilles."

 

Sur le coup cela m'a réveillée. Je veux dire, l'expression m'a réveillée. Je n'y avais jamais pensé, mais "dormir sur ses deux oreilles", ce n'est pas évident. Anatomiquement parlant.

Celui qui peut au sens propre dormir sur ses deux oreilles a effectivement un sommeil de très bonne qualité, nullement altéré par les tourments d'un complexe physique tout à fait compréhensible. Personnellement je ne connais personne dont l'emplacement des oreilles permette un tel exploit. Cela éveille d'ailleurs en moi une autre question : un cyclope qui ne dort que d'un oeil dort-il forcément mal ?

 

Bref, l'expression ne doit pas venir d'une observation morphologique. Ou alors... à la limite... un lapin, "aux grandes oreilles", peut, lui, coller parfaitement à la locution. Mais bon, si ça ne convient qu'aux lagomorphes, ce n'est pas très utile... Il faut trouver une autre explication.

 

Pour dormir sur ses deux oreilles, on peut aussi envisager l'utilisation d'un oreiller très mou, à "mémoire de forme", qui enveloppe la tête et recouvre entièrement les orifices auditifs. Dans ce cas-là je conseille de dormir sur le dos, toute autre possibilité me paraissant imprudente, sans quoi, on peut effectivement bien dormir, mais qu'une seule fois.

 

Ou alors, on peut dormir sur ses deux oreilles en mode alternatif. Un coup sur l'oreille droite, un coup sur l'oreille gauche, en changeant de côté à une fréquence que je vous laisse le soin de choisir. Mais je ne suis pas sûre qu'un sommeil si agité soit de très bonne qualité.

 

On peut considérer une autre solution. L'expression n'est pas "dormir sur ses deux oreilles à soi", rien n'empêche alors de dormir sur les oreilles de quelqu'un d'autre. Cela peut fonctionner si vous êtes un pervers tueur en série (oui, en série, car je pense que de temps en temps il faut changer les oreilles sur lesquelles on dort, simple question d'hygiène) ou un torero, comme dans la chanson de Cabrel ("ce soir le torero dormira sur ses deux oreilles", rien ne nous garantit que ce soit les siennes, bien au contraire).

 

Bon, les lapins, les tueurs en série et les toreros, c'est fait, mais pour un quidam plus classique ?

 

Mon homme (forcément pris dans mes questionnements métaphysico-linguistiques)  m'a proposé une autre hypothèse, qui ne me semble pas mal du tout. L'expression aurait évolué avec le temps. Initialement, il s'agissait de "dormir sourd des deux oreilles". Effectivement quand on dort bien, rien ne peut nous réveiller, on devient sourd aux bruits extérieurs. Bon, la transformation du mot sourd et le changement de "des" en "ses" pour arriver à la formulation actuelle n'ont pas encore d'explication mais nous y pensons désormais tous les jours...

 

Le temps de toutes ses réflexions, le trajet était fini et nous arrivions à la porte de chez nous, prêts à nous affaler dans notre lit et à dormir comme un bébé... Quoique... Là aussi il y aurait fort à discuter...

 

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