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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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2 novembre 2018 5 02 /11 /novembre /2018 15:24

Pour ne plus t'enchaîner aux mensonges des ombres,

Tu cherches désormais la lumière qui les crée.

 

Tu ne crois plus que le monde est duel.

Toute chose va bien au-delà du jour et de la nuit,

De la vie et de la mort.

 

Tu as appris peu à peu à habiter l'intérieur et l'extérieur
En une palette de nuances.


Tu as dompté les couleurs,

Pour qu'elles se rapprochent

De la teinte de tes songes

Et du sang de tes veines.

 

Le levant, l’aube, le point du jour,

La pleine lumière,

La brume, le crépuscule, le couchant

N'ont plus de secret pour toi.

 

Tu es aujourd'hui des deux côtés de la fenêtre

Sans y demeurer vraiment.

Le courant d’air qui écarte le rideau

Et l'oiseau qui se perche aux rambardes.

 

La lumière te semble toujours vive

Mais tu sais désormais garder les yeux ouverts.

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 19:13

Valises pleines

Jamais ouvertes

Posées sur les pavés

Où ta tête résonne de pensées sur l'existence.

 

Dans la foule qui t'ignore

Tu songes que les êtres passent leur vie,

Passent leur vie 

À construire leur chemin et celui des autres,

À modeler, à façonner,

À détruire parfois,

Souvent.

 

Sans cesse architectes.

Sans cesse tempêtes.

 

Tu songes à la maison que tu n'as pas construite,

Que tu as laissée en l'état

Comme tu l'avais trouvée,

Sans rien y déranger.

 

À peine y as-tu vécu,

À peine l'as-tu rêvée,
Tu l'as juste occupée.

 

Séjour de poussière,

Ombre et velours

Entre les cloisons muettes.

 

Tout est déjà passé,

Tout est déjà derrière.

 

Chaque grain de chaque paroi semble demander

Si tu t'es réveillé à temps

Pour la vie

Pour l'art

Ou pour l'oubli absolu de toi-même.

 

Renversé par un océan de bleu

Sur tes épaules étonnées,

Tes soupirs ont décoloré le ciel.

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16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 21:24

 

À l'angle des portes,

Tu dévisages les heurtoirs.

Tu hésites, frôles le seuil.

 

Pris par une tendresse

Semblable à celle des écorces endormies,

Tu retiens ta main fébrile.

 

Tu voudrais entrer sans avoir à frapper,

Coller ta peau blessée contre un mur qui serait le tien.

Poser là tes tourments

Et te savoir chez toi.

 

Immobile,

Souffle retenu,

Les questions restent suspendues 

À chaque parcelle de ton retour.

 

Mais tout est calme autour de toi

Et rien ne semble avoir changé.

Ou peut-être juste toi

Qui doutes d'être parti.

 

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14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 18:14

 

Aujourd’hui, tu te rends silencieux au monde.

 

Échardes dans les doigts,

Rouille sous les ongles,

Indolence du corps,

Et dans la bouche, paresse de la parole.

 

Tu ne bouges pas,

Tu ne dis rien,

Tu respires à peine, juste ce qu’il faut,

Allongé sur le lit.

 

Pour seule voûte céleste,

Le plafond de ta chambre.

 

À la fois absent et attentif au moindre bruit.

Oiseaux qui chantent,

Voitures qui passent,

Horloge dont tu devines le trajet des aiguilles.

 

Tes yeux ouverts et fermés.

Tes paupières se lèvent et se reposent.

Tu entends ton cœur tranquille

Ouvert à tes pensées lointaines.

 

Tu pensais avoir trouvé ici un refuge.

Un abri pour une éclipse.

 

Mais les serrures hurlent de te savoir enfermé.

Tu ne peux t'appartenir.

La rue te réclame à grands cris.

La vie vient frapper à ta porte.

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14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 13:31

 

 

Cercles bleus de tes rêves,

Itinéraires mille fois parcourus,

Répétition de tes gestes, de tes pas

Creusés dans la mémoire des couleurs.

 

Le temps suffit à atténuer la marque de ton passage.

De plus en plus léger sur les chemins foulés trop souvent,

Tu te fais ombre, te fonds dans le décor.

 

Un jour les murs t'avaleront,

Feront de ta silhouette anodine un détail du paysage.

Les rues que tu traverses te rendent liquide ou inconsistant.

De plus en plus tu deviens cette ville.

À en explorer les moindres détails, tu t'amalgames.

 

Passe-muraille,

Si tu t'adosses aux murs baignés de lune,

Tu deviendras nuit claire.

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14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 12:04

Derrière le bois des volets des fenêtres étriquées

Que la mémoire semble avoir abandonnées,

Le sommeil allume en toi une autre lumière.


Et à ton regard se découvre

Une vallée de cailloux aux soupirs minuscules

Que tu dévales
Le visage tout ensoleillé de rêve.

 

Ton souffle se gonfle de la joie sautillante des collines

Menant peu à peu aux pavés de la ville.

 

Tu mêles tes mots

À la poésie des réverbères et des fils électriques

Où pigeons et moineaux viennent faire partition.

 

Une pluie se détache comme les lambeaux de peau

D'un ciel qui se desquame.

Elle se laisse entraîner par la ruse des vents

Et lave tes souvenirs d'une eau nouvelle.

 

Tu as largué les amarres.

 

Même fermée, même condamnée, opaque, murée,

Une fenêtre reste un chemin vers l'ailleurs.

 

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 20:20

Un décor plein de cachet !

De beaux costumes sur mesure !

Des comédiens au sommet !

Des vers de bonne facture !

Oh vraiment quel beau projet

Présenté sur la brochure !

Le spectacle est enfin prêt :

À nous la grande aventure !

 

Étant donné le budget

Conforme à son envergure,

Nous attendons le succès

Au moment de l'ouverture.

Mais dans le regard inquiet

De l'ouvreuse qui murmure :

"C'est bien loin d'être complet...",

On lit la déconfiture.

 

On s'est pris de plein fouet

Un échec dans la figure.

On connaissait le couplet

Mais sans commune mesure.

Avalant deux trois cachets

D'un flacon noté "bromure",

La patronne du cabaret

A perdu de son allure.

 

Elle recompte les billets...

Il faut régler les factures,

Il faut payer les cachets,

Sans faire de littérature.

Décidément elle serait

Moins gênée aux entournures

En cultivant des navets

Qu'en soutenant la culture.

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 15:50

Parle

Ambre

Azur

Par l'embrasure

Ta voix s'immisce.

 

Echo d'un songe

Dans l'ouverture d'une porte

Menant à l'inconnu.

 

Tes mots se faufilent, glissent.

Quelqu'un t'a entendu.

Quelqu'un t'a attendu.

 

Toi le prisonnier insulaire,

Libéré de tes entraves,

Tu traverses le silence,

Tu t'imagines en particules dispersées

Envahissant l'espace.

Les pièces de la maison sont remplies

De ton souffle

Et du frémissement des pas

Qui piétinent les escaliers de l'absence.

 

Des racines d'insolence allument un immense incendie
Dans le cœur que tu avais laissé béant.

 

Toi l'insulaire esseulé,

Tu reviens habiter le monde.

Tu décides de pousser la porte,

Cette porte par laquelle tes mots s'immiscent.

 

Tu t'impatientes :

Vivre dans le possible est ce qui parfois nous sauve.

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3 octobre 2018 3 03 /10 /octobre /2018 16:22

C'est la nuit des autres qui tombe à la fin du jour. Pas la mienne.

 

Tombée sur les genoux, la nuit des autres ! Tout écorchés, les genoux de la nuit des autres ! Les égratignures, rouges et gibbeuses comme la lune, la picotent, et sur la peau des rotules, ça devient parfois bleu. Mais pas de quoi faire des croûtes qu'on arrache avec l'ongle. L'ongle de la nuit des autres lui gratte plutôt le haut du crâne. Elle se dit qu'elle est encore tombée, sans faire exprès, comme ça d'un coup, sans bien savoir pourquoi. La nuit des autres a encore chu et s'est écorchée en dégringolade de dégingandée.

 

C'est la nuit des autres qui tombe, pas la mienne.

 

La mienne, de nuit, elle traîne encore dans un troquet. Sa robe tachée de vin sombre en froufrous emmêlés se froisse sous la main goulue de ses rêves. Ma nuit à moi, ce n'est pas qu'elle ne veut pas tomber, mais elle s'accroche au comptoir, tenace, elle ne glisse pas, comme on le dit du soir.

 

On le dit, ça, non, "le soir glisse" ? "Le soir glisse dans la vallée qui l'avale" ?

 

Mais c'est le soir des autres qui glisse. Il glisse sur le carrelage tout frais humide à la fermeture des bars. Le soir des autres s'aplatit sous le soleil lourd qui se couche. Ça s'effondre, ça valdingue, le soir des autres.

 

Mon soir à moi, il ne glisse pas : il valse. Il valse avec ma nuit, ils jouent à chien et loup, à l'heure bleue du poème. Bras dessus bras dessous. Farandole et rigolade passé minuit.

 

Mais c'est le minuit des autres qui sonne, qui lui sonne les cloches à la nuit. Pas le mien.

 

Mon minuit à moi ne fait pas de bruit. Distingué, très discret, il ne veut pas déranger la nuit à qui le soir compte fleurette. Ce n'est pas comme ça qu'elle va tomber, ma nuit.

 

C'est bête une insomnie.

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16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 21:41

La coiffeuse était revêche

Et faisait ce qu'elle voulait :

Dandys, dondons et filles sèches

Emettaient bien des regrets

Quand elle leur teignait des mèches

Bleues et roses ou noir de jais,

Quand elle leur rasait la pêche

Du côté droit de la raie.

 

La serveuse était de mèche

"Ça vous adoucit les traits !"

Puis elle débutait un prêche

Sur l'effet du poisson frais :

"Sur salade de livèche,

Nous servons des ailes de raie.

Les babines on s'en pourlèche :

Venez donc nous voir après !"

 

Il est clair que ces pimbêches

Pour leurs affaires se devaient

De fières chandelles à la mèche

Fumant comme un calumet.

Lorsque les bougies sont sèches,

Qu'il ne reste pour feux follets

Que la cire dans la bobèche,

Faut s’entraider en effet !

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