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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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23 août 2018 4 23 /08 /août /2018 09:04

 

 

 

Au pied des murs abandonnés,

Les boussoles se fatiguent,

Toutes dirigées vers un zénith qui sommeille.

 

Mais toi,

Rescapé de tant de naufrages,

Tu te repères sur les cartes gravées

Dans les murs de l’inoccupé et du sauvage.

 

Tu sondes l’invisible.

Tu pressens l’intérieur.

 

C’est pour cela que la pulpe de tes doigts frappe parfois les portes métalliques :

Tu as appris, sans t’en douter, d’autres façons de compter le temps.

 

C’est pour cela que tu imagines, la nuit,

Des créatures aquatiques échappées de légendes séculaires,

Et le frémissement de leurs longues chevelures,

Léger comme le souffle caressant les champs juste avant la moisson.

 

Des veilleurs s'engouffrent dans les ruelles adjacentes

Pressés par la voix grave d'un carillon d'église désertée.

 

Sur ton radeau,

Tu attends qu’une sirène ouvre la porte.

 

 

(© Clotilde de Brito 2018 - tous droits réservés)

 

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23 août 2018 4 23 /08 /août /2018 08:47

 

 

Bien sûr, les façades n'exposent que la surface.

C'est même ainsi qu'elles se définissent.

 

Elles ne montrent rien de la profondeur de l'existence,

Rien des mouvements qui la traversent,

Rien de l'onde vivante qui la porte.

 

On aurait tort de croire que tout est immobile à l'intérieur

Sous prétexte que rien ne s'agite à l'extérieur.

 

Les façades sont des lacs,

À la fois miroirs et coffres au trésor,

Masques et écrins,

Semblables à ces êtres immobiles

Que des milliers d'idées parcourent

Et dont on ne devine rien.

 

Pêcheur patient,

Statue vivante,

Tu restes sur la rive.

 

Les passants te croisent et ne te voient pas.

 

 

(© Clotilde de Brito 2018 - tous droits réservés)

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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 09:58

Quand nous avons du souci,

Que nos yeux s'embuent de larmes,

Que nous disons "C'est ainsi",

Certains hommes y voient du charme.

 

Pourtant c'est dans l'éclaircie

Que nous déployons nos armes :

L'astuce et la fantaisie,

La musique et le vacarme.

 

Jamais je ne me soucie

De plaire et lancer des charmes.

Cueillant les roses et la vie,

Personne ne me gendarme.

 

L’existence que j’ai choisie

Et qui en rien ne m'alarme :

Faire des  bouquets de soucis

Et danser autour des charmes.

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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 23:30

 

De l'autre côté de la rue il manque une fenêtre sous laquelle tu venais parfois attendre.

 

À l'absence du bois craquelé des huisseries

Répond encore la luxuriance des contours.

 

Alors tu dessines

La géométrie des mirages,

Les angles droits des songes,

Les sinusoïdes hypnotiques que crée l'illusion des feuillages,

Les arabesques fleuries que tu fais s'enrouler dans le sens du réel.

 

Tu t'accoudes au balcon de ta mémoire.

Ton regard interroge le jeu des ombres matinales et des pavés adoucis.

Te souviens-tu vraiment de cette fenêtre absente ?


 

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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 09:45

Dans les prières muettes de l'aube

Où s'envole un oiseau chétif,

Le mystère des serrures

Pose sa signature

Dans l'ombre des orifices.

 

Poignée grippée,

Clé perdue :

Aucune réclamation au service

Des objets trouvés.

 

Fragments de faïence,

Chaleur de l'argile modelée,

Débris de verre,

Éclats d'une grâce éteinte.

 

Immobile,

Tu recolles les morceaux,

Tu répares les creux en y déversant un baume liquide d'or et de soleil,

Tu soudes les longues et vieilles fissures qui s'étirent en années.

 

Parfois dans une déchirure viennent pousser les herbes folles.

 

Un jour ils repeindront les murs, boucheront les trous, lisseront le grain,

Ils remplaceront le seuil poli par les coups de l'été,

Et tu ne verras plus ce qui a été laissé, tracé, effacé,

Tu ne verras plus ce qui a été.

 


 

 

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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 14:21

Demoiselle, j'ai le cafard

Quand vos robes de dentelle

Passent sur le boulevard

En empreintes d'aquarelle.

Jamais un de vos regards

Ne vient reposer le ciel

Dans mes yeux qui se déclarent

En fragile ritournelle.

 

 

Demoiselle, je suis cafard.

Quand vous repliez vos ailes,

J'ai le cœur en nénuphar

Qui se fane et qui chancelle.

Je pensais que le hasard

Et deux trois bouts de ficelle

Feraient naître vos égards

Pour moi, pauvre coquerelle.

 

 

Demoiselle j'ai le cafard

Et d'autres desseins m'appellent.

Trop de mondes nous séparent

Mais je resterai fidèle

Au bleu nuit de vos départs,

À nos chemins parallèles :

Moi dans des recoins bizarres,

Vous sur l'eau qui étincelle.

 

 

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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 13:31

Je me suis fêlé la côte

Et déplacé le bassin,

Mais tout ça est de ma faute,

Je n'ai pas été malin,

Car en séjour chez mes hôtes

Dans un très charmant écrin,

J'ai joué à l'aquanaute

Et me suis brisé les reins.

 

Comme leur villa sur la côte

Possède un très beau bassin,

Quand on m'a dit "Vas-y saute !",

J'ai plongé fier et badin.

Ou la marche était trop haute,

Ou mon pas trop incertain,

Quoi qu'il en soit, boum la côte

Et patatras le bassin...

 

Reparti en ferry boat

Dans le bassin aquitain,

Au loin je revois la côte

Et le feuillage des pins.

Serré dans mon duffle-coat

Je fais coucou aux copains,

Mais ça me fait mal aux côtes

À moi le fou de bassin.

 

 

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 10:29

Oh ! C'est un baiser qui grise,

Un baiser de feu follet !

Un de ceux qui vous défrisent

Des sourcils jusqu'aux mollets !

 

C'est une petite bise

Griffonnée sur un billet

Et dont la lecture aiguise

Les plus tendres des souhaits.

 

Le vent n'en fait qu'à sa guise,

Et voici que le billet

Est emporté par la bise

Au sifflement indiscret.

 

On devient la tour de Pise,

On se tient au parapet,

Quand sous la toile des chemises

L'amour jette ses filets.

 

Ah la la ! quoi qu'on en dise,

On donnerait trois billets,

Peut-être même une valise

Remplie de pièces de monnaie,

 

Pour retrouver cette bise

Voletant au vent frisquet,

Pour être encore sous l’emprise

D’un baiser sur un billet.

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 09:54

Deux copains vifs et joyeux

S'étaient donné un rancard

Dans un café de banlieue

À vingt et une heures et quart.

 

Ils faisaient partie de ceux

Amis au premier regard :

Le premier était un lieu

Et l'autre était un grand bar.

 

Dans la mer couleur des cieux,

Ils nageaient tout rigolards

Et arrivèrent au milieu

D'une foule de flétans fêtards.

 

Le bar trouva louche le lieu.

Le lieu n'aima pas le bar.

- On aurait pu trouver mieux.

- Oui on rentre, il se fait tard.

 

- C'est pas un bar pour un lieu.

- C'est pas un lieu pour un bar.

Nos amis un peu piteux

Quittèrent cet endroit blafard.

 

Car le bien le plus précieux

C’est d’avoir un pote peinard,

Qu’importe le bar ou le lieu,

Qu’importe qu’il soit lieu ou bar.

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 22:29

Dans le tintement des flûtes

Où le champagne claironne,

Des voix perchées en contre-ut

Provenant de deux matrones

Commentent tous azimuts

Leur dernier concert à Bonn.

Encerclées par les volutes

De tabac, elles fanfaronnent :

 

 

- A la huitième minute,

Au milieu de la chaconne,

Avez-vous vu cette chute,

Cette avalanche brouillonne

Des partitions de la flûte

Maintenues par un trombone ??

 

- Mais comment on les recrute,

Ma chère Marie-Anémone ??

Et le trombone qui dit "flûte"

Et dans sa barbe bougonne !!

Ça commente et ça chahute !

Il y a vraiment maldonne.

 

- Personne ne le réfute :

En coulisses on les pistonne !" (surtout le trombone...)

 

- Moi je me dis triple zut,

Faut-il qu'on se réabonne ?

 

- Si nous n’avions plus ce but

De sortie tous les automnes,

Même si là, ça vous rebute,

Cela serait monotone.

 

- C’est vrai, mon avis est brut,

Vous êtes vraiment bien bonne.

Mais prenons une autre flûte

Ça n’fait de mal à personne !

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