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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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7 mars 2016 1 07 /03 /mars /2016 09:39

La dernière nouveauté au théâtre à vingt heures :

Une pièce étonnante portant un nom joli

Où une chaussure de sport chante "C'est quand le bonheur ?"

Venez à la première de L'Adidas Cali !

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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 11:02

Le sable est sous mes pieds

Le vent est dans ma tête

Accrochées aux rochers

Les vagues se répètent

Se retirent et reviennent lécher la plage triste

Et l’écume en dentelle fait le tour de la piste

 

 

Des labyrinthes courent

Tracés par les marées

Le monde devient sourd

A mes pas esseulés

La mer...

La mer est toujours là, me console du temps

Qui passe entre mes doigts où dansent les absents

 

 

Le sable est sous mes pieds

Le vent est dans ma tête

Et je l'entends crier

Dans le ballet des mouettes

Je l'entends qui m'enivre à souffler ses colères

Quand j'ai la peur de vivre qui m'arrache à la terre

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16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 10:03

Quand revient à Venise le temps du carnaval,

Les faces pailletées où les couleurs foisonnent

Retiennent mes regards, même quand j’ai la dalle...

Moralité : le masque harponne.

 

 

 

J’attendais l’arrivée d’un ami au bistrot.

Bourguignon lymphatique, il tardait à venir

Et laissa au patron le temps de me servir

Un Calva puis un autre…

Le mou tarde ? Deux digeos !

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 19:16

le chien de la veuve

lui chauffe les pieds

lui lèche les mains

et souffle à son oreille

il dort sur ses chaussons

ou parfois dans le lit

il ne sent pas très bon

et alors ? peu importe

c'est chaud ça fait du bien

c'est comme un souvenir

quand il bouge parfois

sa présence rassure

dans son demi-sommeil

elle se prend à rêver

que son homme la berce

comme aux premières nuits

 

le chien de la veuve

a maintenant droit au canapé

à un bout de jambon qu'on lui tend sous la table

il a le regard droit

il l'a toujours fixée au fond des yeux

alors que tant d'humains n'osaient croiser sa peine

 

des poils un museau des traces de pattes partout

quatre kilos tout mouillé

c'est pas grand chose en soi

mais s'il n'était pas là

si elle ne l'avait pas

qui lui dirait encore

que le jour n'est pas mort ?

que le soleil se lève

et que les oiseaux narguent les framboises au jardin ?

qu'il faut ouvrir la porte et le laisser sortir

et laisser rentrer l'air qui chasse les fantômes ?

 

le chien de la veuve

aboie sur les volutes vespérales des tisanes

il gronde contre son ombre

et saute sur les genoux quand viennent les enfants

il renifle parfois l'oreiller de son maître et pousse un petit cri

sent-il son absence ? l'appelle-t-il la nuit ?

 

il sait que c'est ainsi

qu'on ne peut rien y faire

mais que l'eau est fraîche dans le bol

et les balades douces

il sait qu'il faut chasser les mouches

piétiner devant l'écran de la télé allumée

et japper joyeusement quand sonne la grosse horloge

 

le chien de la veuve

vieillit à petits pas

s'oublie sur le tapis

se cogne contre les meubles

et il ne mange plus le jambon sous la table

 

et moi qui sais tout ça

moi qui les connais bien

je remplis la mort dans l'âme la seringue rose

 

"je ne veux pas qu'il souffre" me dit-elle doucement

en caressant le corps amaigri

au poil sali et terne

en jetant un pauvre sourire

sur l'oeil qui s'ouvre à peine

 

tout se fait en silence et c'est déjà fini

"je le mettrai en terre au pied du grand pommier

à l'automne, les fruits tombés seront comme des balles que lui lancera le vent...

et après, moi..."

 

chez elle maintenant l'horloge et le silence

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 22:55

Ici c'est sec et c'est ça que j'aime.


Là où je vis, il y a tellement de pluie que j'en chavire des trombes d'eau, que je me noie de délavé.

Liquéfiée en eau douce.

 

Ici c'est sec. L'eau est précieuse comme une goutte sur un fil.

 

Equilibre précaire.

Magie de cet équilibre.

L'eau contre la poussière.

La poussière qui se soulève du sol et l'eau qui éventre le ciel.

La paille couchée sur la terre rouge agglomérée en caillots friables.

Et avant que les hommes ne forment les paysages, les paysages forment les hommes.

 

Murets de pierre sèche.

Ramasse les caroubes,

Mets dans les sacs de jute,

Ramasse les amandes dans les paniers souples tressés d'osier,

Cueille la figue et l'arbouse pour en faire l'eau de vie,

Irrigue l'oranger avec l'eau de la noria pour que le jus coule sur les mains et dans la gorge,

Choisis le fenouil et le romarin sauvage sur le bord des chemins,

Roule le fruit du figuier de barbarie pour enlever les piquants,

Sur les toits plats de brique rouge, fais sécher la récolte,

Décolle l'écorce du chêne liège,

Frotte la fleur jaune de l'immortelle.

 

L'air chaud suinte l'huile d'olive.

Les chapeaux de paille se baissent.

Les anciens faisaient cela et je le fais moi aussi.

 

Ici les collines empierrées.

Plus loin les bords de mer,

Les pêcheurs aux filets aléatoires,

Et les marins dont on attend le retour.

 

Ici rien n'arrive sans effort.

Les paysages forment les hommes.

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 08:12

S'ils savaient parler, mes orteils,

Ils glisseraient à mon oreille :

"Plus de chaussures, plus de chaussettes !

Nous on préfère les pâquerettes."

 

Et dans les champs de pissenlits

Ou assise dans les herbes folles,

Sur les draps soyeux de ce lit

Fait de pétales et de pétioles,

J'écoute la chanson pathétique

De mes doigts de pieds qui m'expliquent :

 

"Nous ne voulons plus la contrainte

Du plastique ou d'un cuir trop dur.

Sois attentive à notre plainte

Ou on te fait des contractures..."

 

Alors parmi les pissenlits

Les bras au ciel, tendant le cou,

Libérée de la panoplie

Des lacets, des semelles, des trous,

J'me dis que mes orteils sont chic

De me faire sentir bucolique.

 

'Nous on n'aime pas être serrés

Dans des escarpins tout pointus !

Ça sert à quoi d'être enfermés ?

Nous on préfère aller tout nus !"

 

A l'aise dans les pissenlits,

Les brins de pelouse chatouillent

Jusqu'à mes talons mes envies

De partir d'un coup en vadrouille.
J'crois même que je vole, c'est magique !

Mais v'là mes orteils qui rappliquent :

 

"Nous on t'emmène où tu le veux,

Suffit de nous dire qui te porte !

Si c'est du vent dans tes cheveux,

On lui demande de faire escorte."

 

Alors foulant les pissenlits,

J'm'en vais faire un bout de chemin

Sur mes orteils, mais ça m'ennuie

De le dire... Moi je voudrais bien

Que mes bras déploient, élastiques,

De grandes plumes ergonomiques.

 

Tant qu'à pas avoir de chaussures,

Autant ne plus toucher le sol !

Mes orteils mènent une dictature

Où la pesanteur me désole.

 

Je veux quitter les pissenlits,

Y'a des nuages bien plus sympas,

Des bouts de ciel bien plus jolis...

Pourquoi faut-il que j'reste en bas ?!?
Ce à quoi ma mère me réplique :

"Mets tes souliers, l'herbe ça pique."

 

Je fais la tête à mes orteils,

J'les ai remis dans leurs chaussettes.

On n'met pas des idées pareilles

Dans le crâne des enfants poètes !

 

Mais quand je vois des pissenlits,

J'ai toujours envie de voler.

Je trouverai bien dans la vie

D'autres moyens de décoller !

Y'a des voyages en onirique

Qui bravent les lois de la physique...

 

J'prendrai mes orteils à mon cou

Avec des oiseaux de passage,

Et le vent pris dans mes genoux

Me f’ra danser sur les nuages.

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 17:38

Ce texte a été écrit lors d'un atelier d'écriture. Il s'agissait de choisir une photographie parmi une soixantaine d'images et d'écrire ce qu'elle nous inspirait.

 

Je suis un être étrange, sur les épaules d'un autre moi-même. Le miroir ne me montre que la partie vide qui flotte dans mes vêtements, partie exsangue et sans reflet. Le miroir n'est là que pour me dire mon non-reflet. Ce n'est plus moi de l'autre côté.

 

Je suis un être oublié, perdu ailleurs sur le sommet du monde.

 

Bien mis, la chemise propre, le pantalon sans faux pli, les chaussures bien cirées. Rien à dire. Voilà. C'est ça. Rien à dire. Absolument rien.

 

Ce manteau, qui est le mien et qui ne m'habille pas, a deux grandes poches, largement ouvertes. Je pourrais y mettre mes mains, qui ne sont pas mes mains, mais celles d'un autre être qui pourrait être moi.

 

J'avance dans la neige. Comme je n'existe pas, je ne sens ni le froid qui glace mes habits, ni l'asphalte lisse qui entraînerait ma chute. N'existant pas, je n'ai pas peur de tomber. Je ne crains ni le froid, ni la chute.

 

Je suis en dehors de moi. Je n'habite pas ce corps que le miroir peine à refléter, mais celui du dessus, celui qui se tient sur ses épaules.

 

Que voient les autres ? Qui suis-je pour eux ? L'enveloppe du vêtement aux grandes poches où je ne glisse pas mes mains que je ne reconnais pas comme miennes ? Ou voient-ils cet autre, posé sur ses épaules, assis autour de son cou ?

 

Je suis sur ma tête. Je suis dans ma tête. Ce monde autour, où il neige, est un monde de reflets sans miroir.

 

Et moi je suis un être sans corps. Un être sans tête. Mais bien mis, la chemise bien boutonnée, le nœud de cravate soigneusement serré autour de mon cou, tandis que mes jambes pendent des deux côtés du cou de mon autre moi-même. Oui, la cravate nouée parfaitement. Rien à dire. Rien.

 

 

.

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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 02:11

Oui Monsieur le Juge,

J'ai cassé la statue !

J'ai fait du grabuge,

Je ne le ferai plus.

Mais j'suis pas coupable !

J'ai une explication

Tout à fait valable

Qui vaut expiation.

 

Quand on vous agresse,

Faut bien faire quelque chose.

Y en a qui encaissent,

Moi je défends ma cause.

Devant la vitrine,

J'ai senti comme un truc,

Là, dans la poitrine

Et jusque dans la nuque.

 

Ça m'a pris au cœur,

J'en ai presque eu des larmes !

J'étais en sueur...

Alors malgré l'alarme,

Mon cerveau s'emballe,

Et un plan se dessine.

D'un élan bestial,

Là, je casse la vitrine,

 

Je prends la sculpture,

Et puis je la renverse,

Je vois une fissure,

Les morceaux se dispersent...

Il y en a partout !

Oh ! c'est un vrai carnage !

Je suis à genoux

Et complètement en nage.

 

Je m'entends crier :

"A bas les œuvres d'art !"

J'ai le poing levé

Et le visage hagard.

Tous les visiteurs

Ont la mine déconfite,

L'œil réprobateur :

Ca leur gâche la visite.

 

Un gardien arrive,

Me dit de me lever,

Puis il m'invective,

Déclare que j'suis cinglée.

Moi je comprends pas !

C'est bien moi la victime !

J'ai fait des dégâts

Mais c'était légitime !

 

L'art c'est dangereux :

C'était d'l'auto-défense !

Quand la statue veut

Entrer dans ta conscience,

Te faire réfléchir,

Donner du sentiment,

J'connais rien de pire

Comme crime et châtiment.

 

Ça peut ébranler

Les plus dures convictions,

Ça peut faire chialer

Et s'poser des questions.

On a vu parfois

Des tableaux de madone

Réveiller la foi

(Ou la testostérone).

 

Parc'que, faut pas croire,

C'est pas juste un objet.

C'est presque un miroir,

Et j'aime pas mon reflet.

L’œuvre me regarde,

J'y vois l'âme de l'artiste,

Parfois très bavarde

Et parfois très triste.

 

Elle lit mieux en moi

Que je ne lis en elle,

Et je suis sa proie,

L'immobile immortelle.

L’œuvre m'interroge,

Je ne sais quoi répondre :

En moi elle se loge

Jusqu'à c'que je m'effondre.

 

Les dessins, statues,

Les peintures et photos,

Les saints et les nus

Type Venus de Milo,

On voit le talent !

Y en a que ça stimule

Pour en faire autant.

Mais moi, je me sens nulle !

 

Ça donne des complexes !

En plus de perturber

Le fond du cortex !

Vous voyez le danger ??

La preuve que c'est vrai,

On les tient enfermés,

Même les plus mauvais,

Cloîtrés dans les musées,

 

Pour pas faire de mal

Aux gens les plus fragiles !

Y a pas de Chagall

Sur les murs des asiles,

Pas de Picasso

Accroché chez mon psy,

Pas de Botero

Quand t'as de l'anorexie !

 

Y'a des fous qui veulent

Mettre l'art dans la rue.

Moi suis pas bégueule,

Mais là ça ne va plus !

Vous imaginez ?

Si tous les gens se mettent

A sentir, penser,

Mais ça va pas la tête !!

 

Non Monsieur le Juge,

Faut pas me condamner.

J'vais trouver refuge

Dans un poste de télé.

Je serai bien sage...

Promis, je n'irai plus

Dans les vernissages,

Surtout quand j'aurai bu.

 

 

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 20:35

On nous dit "c'est la guerre !"... mais nous n'avons pas d'arme...

L'eau brillant dans nos yeux n'est pas haine, mais larme,

Nos bras faits pour l'étreinte ballottent de stupeur.

On nous dit "c'est la guerre !", moi je dis "c'est la leur".

 

Notre ciel est immense, et nous pouvons danser,

Et nous pouvons sortir dans nos rues éclairées.

Et pas de couvre-feu, pas de bombardements,

Pas de villes décimées, de massacres d'enfants.

 

On nous dit "c'est la guerre !"... mais la guerre est ailleurs,

Chez ces milliers de gens qui tombent crient et meurent.

La guerre c'est autre chose : trembler à chaque pas,

Avoir faim, avoir peur de l'ombre des soldats,

 

C'est enjamber des corps tous les jours et partout

Dans des rues de silence aux murs percés de trous,

C'est le cœur qui se serre, c'est le ventre noué,

C'est l’œil déjà éteint de la bête traquée,

 

Et s'endormir à peine de sa vie en suspens,

Ne plus savoir rêver que de songes de sang.

De ces nuits sans sommeil, s'éveiller sans espoir.

C'est oublier la vie et perdre la mémoire.

 

La photo d'un foyer là où fume une ruine.

Une voix disparue dans l'écho de la bruine.

C'est l'angoisse à chaque heure. Et des familles brisées.

C'est l'ami qu'on attend. L'absence d'un baiser.

 

Nous pleurons aujourd'hui des victimes innocentes,

Et nous n'oublierons pas la plaie laissée béante.

Nous devons les nommer, nous devons dire leur nombre

(Mais ceux qui meurent là-bas ? Ne sont-ils que des ombres ?).       

 

On nous dit "c'est la guerre puisqu'il nous faut combattre !".

Oui, une guerre contre eux, ceux que l'on doit abattre,

Cette poignée de fous voulant notre colère,

Désirant qu'elle grandisse contre une part de nos frères.

 

L'ennemi plein de haine nous invite à sa table,

Éveille notre courroux de ses feux redoutables.

Il veut nous faire entrer dans son triste combat...

Mais je dis poings serrés : je ne me battrai pas.

 

Je veux rester debout, et libre, et dire la vie.

Je ne me battrai pas, pas avec un fusil.

Les mots sont des grenades qu'il faut dégoupiller

Dans les mains de tous ceux qui pourraient vaciller.

 

Dans ce monde où souvent la paix se terre et tremble,

Apprendre à se parler et à revivre ensemble,

Défaire les murs si hauts qu'on a laissé dresser,

Chanter d'une même voix, même si elle est blessée.

 

Contre la nuit trop noire, il faut de la lumière,

Il faut construire des ponts que le savoir éclaire,

Et si les mots sont vains, alors je serai vaine,

Mais je ne vendrai pas ma conscience à la haine.

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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 10:20

Ce texte a été écrit lors d'un atelier d'écriture. Il s'agissait de choisir une photographie parmi une soixantaine d'images et d'écrire ce qu'elle nous inspirait.

 

Les branches ploient sous les oiseaux qui tombent. Ils tombent comme les pages des livres qu'on n'a pas lus. Ils tombent à l'automne et changent de couleur. Les corbeaux grisonnent, leurs plumes se déploient sur les trottoirs où pleuvent les ronces. Le moineau rougit, la pie se pare de reflets dorés. Leurs yeux grands ouverts appellent l'écho du vent.

Les feuilles quittent leur nid, la grande migration a commencé. Les feuilles tournoient dans le ciel blanc délavé. Elles se mêlent aux oiseaux qu'on voit tomber des branches. Elles partent en colonies, en arabesques douces, en ballets incessants.

Derrière les dentelles des ourlets des rideaux, derrière la fenêtre qui s'embue de paresse,

Les oiseaux tombent

Les feuilles partent

Le ciel est blanc

L'automne est là

 

voici la photo que j'avais choisie pour cet exercice

voici la photo que j'avais choisie pour cet exercice

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