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Qu’il exprime un souhait, il est réalisé.
Le mot est injonction pour la servile femme
De l’adipeux ventru aux narines infâmes.
Moralité :
Sa nana se fait mener par le boudiné.
Personne ne te voit pleurer.
Plus tard, seule dans tes pensées, tu pourras t'imaginer
que ces larmes n'étaient pas les tiennes,
que ce n'était pas ta peine qui roulait sur tes joues.
Tu pourras croire,
les jours de mieux, d'un peu moins pire, les jours de frais soleil,
que ce n'était qu'une averse,
que les gouttes étaient pour les fenêtres, pour les toits et les gouttières,
que toute cette eau n'était qu'extérieure.
Toi tu ne te montres jamais liquide, ou si peu.
Tout est limpide aujourd'hui
et tu ne parles jamais aux autres de la pluie.
Alors pourquoi parlerais-tu de celle qui ravage parfois tes yeux noyés ?
de celle qui sort d'un cœur trop serré, trop étreint ?
de ce corps empêché ?
Tu prends de la distance avec ce corps, avec l'eau et le sel qu'il excrète.
Est-il à toi ce corps qui coule en d'étranges rivières, à toi qui n'es jamais liquide ?
Personne ne te voit pleurer.
Pour qui sont ces larmes que tu n'offres à personne ?
S'évader
L'élévation de nos rêves et nos déchéances exacerbées
grondent
dans le tapage pénitentiaire.
C'est la fugue des coqs
qui éduque l'aquilon.
Partir ensemble,
décacheter la pesanteur !
Il faut vendre son steak
quitte à s'arracher les nageoires.
Et retrouver, bavarde, la lèpre des bouges tintinnabulant,
des beuveries champêtres où claudique ton spleen.
Bavardes, les chimères décollées du boucan des conifères jaspés.
Ah ! Des gestes et des cris !
Comme un bouquet de friandises fiévreuses et bleues...
Le froncement du flou dans nos traques célestes
brille dans l'enclave de la cour.
Un barde avachi nous crie :
"Fuyez les passions.
L'accalmie is on the way."
Immatriculée conception... Voici une contrainte d'écriture que j'ai imaginée il y a quelques années. Je l'utilisais en échauffement lors de mes ateliers d'écriture (ce qui rendait certains participants perplexes, et d'autres plus enthousiastes). J'ai décidé il y a quelques temps d'en faire un moteur de création de poésie flirtant avec le surréalisme. Lors d'une promenade, citadine pour plus de facilité, il s'agit de lire les plaques d'immatriculation et de trouver des mots, des formules où apparaissent les lettres indiquées. Exemple : BB - AC : bombardements accélérés... Il s'agit de créer le poème sur le temps de la promenade.
Des bombardements accélérés
encerclent notre avenir fauve.
On nous braque, on nous examine,
on en viendrait presque à aboyer sur nos crépuscules cadavériques.
Cachés sous le duvet de notre faiblesse,
nous voulons juste nous défendre
souffler nos dégoûts, nos dégâts exhibés comme un témoignage.
Et que la fièvre ne soit pas une flamme étouffée,
une flamme d'équarrissage.
Ils ne parviendront pas à faire de nous
des grabataires blasés,
dont les doigts effarouchés
comptent les blessures
ou altèrent les jonquilles
de nos embrasures décaties.
Gardons exacerbées nos danses frémissantes.
Dans ma bouche tes rimes...
Dans ma bouche tes rimes
éclairent des libellules.
Immatriculée conception... Voici une contrainte d'écriture que j'ai imaginée il y a quelques années. Je l'utilisais en échauffement lors de mes ateliers d'écriture (ce qui rendait certains participants perplexes, et d'autres plus enthousiastes). J'ai décidé il y a quelques temps d'en faire un moteur de création de poésie flirtant avec le surréalisme. Lors d'une promenade, citadine pour plus de facilité, il s'agit de lire les plaques d'immatriculation et de trouver des mots, des formules où apparaissent les lettres indiquées. Exemple : CB - KT : caboche kétaminée ; DS - SC : adossé au sacré... Il s'agit de créer le poème sur le temps de la promenade.
Dans sa caboche kétaminée, le dodo ronronnant enlève ses serres affutées dans une révérence. Nectar jonché de fatigue.
Vif et négligé,
adossé au sacré,
il bave
tout énervé de baisers maléfiques.
Le secret des vivants fats et joufflus ? Dorloter le réel.
La farine craque et frappe fixement l'amertume finie. Flocons et tessons s'accrochent à ses fissures
L'été bouge et se cache sous les pépinières à l'élégante géographie millimétrée d'où jaillirait l'espérance.
Des bijoux claquent
sous la calcédoine des palaces aux colonnes envenimées.
Il se déchaine
et brave dans la joute
de blafards régiments
dans le fatras volant d'une fugue kinesthésique.
Nous n'avons pas envie d'être ici.
Nous n'avons pas envie d'être ailleurs.
Or il n'y a qu'ici et ailleurs. Peut-être n'avons-nous pas envie d'être ?
Peut-être rêvons-nous d'un autre lieu qui ne soit ni ici ni ailleurs,
à l'intersection ou en dehors ?
Pourquoi faut-il toujours un lieu pour que les choses aient lieu ?
Dans un hamac
il est si facile de tomber amoureux d'un nuage
Les heures dodelinent au ralenti
S'engouffre la brûlure de la paresse
Goûter le sel d'une presqu'île
immobile carambolage
carambole ou cœur en cage
Dans un hamac
j'ai le sentiment ajouré, ajourné
piqueté en fine dentelle
Le cœur rouge et charnu comme un fruit déjà mûr
prêt à être cueilli accueilli
je m'acclimate sous les feuilles jolies
accrochée attachée un peu cachée
derrière le grillage végétal de ma pudeur
Dans un hamac
où passent les heures
d'été
C’est pas pour boire elle a dit
D’ailleurs je bois pas elle a dit
C’est pas pour boire que j’ai pris ces bouteilles
Que j’ai volé ces bouteilles
C’est pour les vendre elle a dit
C’est pas du recel elle a dit
C’est pour me payer une nuit d’hôtel
Pour pas dormir à la rue elle a dit
Ou au foyer
Elle a dit ça aux flics, des hommes en uniforme
Il y avait une femme aussi
Vous vous êtes gentille elle a dit à la flic
Il y a trop d’hommes ici elle a dit
Je voulais une nuit tranquille sans bruit, toute seule à l’hôtel pour me reposer elle a dit
Pas au foyer
Appelez pas le foyer elle a dit
Il y a des hommes au foyer, eux ils boivent
Vaut mieux leur vendre les bouteilles et avec les sous, prendre une nuit tranquille
Une nuit avec du vrai sommeil dedans
Sans peur et sans risque de se retrouver sans godasses au réveil
Elle a dit
Une nuit à l’hôtel pour dormir sans devoir garder mes chaussures aux pieds
Dormir sans chaussures elle a dit
Et elle a souri, elle a souri en pensant à ses chaussures posées près du grand lit d’un petit hôtel tranquille, un hôtel du genre où on peut sombrer dans le sommeil sans se faire piquer ses souliers, pour peu que ça soit la même pointure ou à peu près, dormir sans entendre les bagarres et les coups de ceux qui boivent à la bouteille
Mais elle, elle boit pas elle a dit
Le whisky c’était pour le vendre elle a dit
C’est pas du recel c’est pour ma survie
Ce coup-ci j'ai perdu elle a dit à la flic
Mais une nuit sans chaussures... une nuit sans chaussures... ça valait la peine d'essayer
Et elle a souri
À la belle saison, le château est rempli,
Et Freddy et Roucky sont là pour la visite.
Ils connaissent chacun un style du bâti,
Correspondant à l'aile où chacun d'eux habite :
Baroque si Roucky ou rococo si Freddy.
