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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 15:39

Quand tu me dis Madame,

Ça sonne comme un drame

À l'horloge de ma vie.

Ce petit mot rétame :

Madame c'est pour les femmes,

Pour celles qui ont grandi.

Malgré mes rides au front

Et mes slips en coton

Et mes sourires perdus,

Malgré les ans qui vont

Creuser d'autres sillons,

Appelle-moi Lulu.

 

M'appelle pas Madame,

Certaines le réclament,

Moi je n'y tiens pas trop.

Je n'suis pas grande dame,

Ne joue pas sur leur gamme,

Sur les mêmes pianos.

Je fais des arythmies,

Syncopes ralenties,

Je joue à ma façon.

Avec mes bigoudis,

Allez ! pas de chichis,

Appelle-moi Louison.

 

Tu n'as pas d'états d'âme,

Me dis encore Madame,

Voudrais-tu me fâcher ?

Et même je le proclame,

Ces syllabes infâmes

Pourraient bien arracher

Quelques larmes à mes yeux

Ou des regards furieux,

Je t'aurais prévenu !

Pourquoi (c'est bien curieux)

Juges-tu injurieux

De m'appeler Lulu ?

 

Nomme-moi autrement,

Madame c'est trop distant,

Trouve-moi un autre nom !

« Soleil » ou « Fleur de vent »

Si tu n'aimes vraiment

Ni Lulu ni Louison.

Lulu c'est un pseudo

Mais c'est plus rigolo

Que tes salamalecs,

Et puis c'est bien plus beau,

Ca fait moins intello,

Madame c'est un peu sec.

 

Je sais que tu me blâmes

Mais ton avis n'entame

Pas mes convictions.

La jeunesse de l'âme

Attise de belles flammes,

C'est ma consolation.

Malgré mes quarante ans

Et mes trente et une dents,

Je me sens jeune fille :

Je danse avec le vent

Et ris des errements

De Lulu Pacotille.

 

Quand tu me dis Madame,

Ça sonne comme un drame

À l'horloge de ma vie.

J'entends déjà le brame

De septembre où se trament

De longues insomnies.

Dans ma vie dissolue

Que des hurluberlus

Aiment à contester,

Je suis toujours Lulu

Et suis bien résolue

À longtemps le rester !

 

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