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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 09:23

Files humaines, cortèges décharnés,

les yeux tournés vers la poussière que soulèvent vos pas lourds,

files humaines,

aux joues creusées d'oubli,

aux lèvres sans parole,

quel est ce chemin qui s'inscrit dans l'empreinte de vos chaussures trouées, dans la blessure de vos pieds nus ?

 

Nous allons vers la frontière de l'abandon et du courage.

Nous laissons derrière nous la terre de nos naissances, la source vive où nos mères ont rêvé nos destins. Nous allons, résignés, mais résolus pourtant. Frêles mais tenaces.

 

Nous portons dans nos yeux la mémoire de l'eau de nos puits, l'eau souterraine et profonde qui connaît les secrets de la terre. Nous avons dispersé les cendres de nos derniers feux et posé nos mains sur les portes de nos maisons. Nous les laissons dans le sommeil de leurs murs lézardés, près des arbres tortueux dont le soleil étire l'ombre jusqu'à la nuit.

 

Nous avons fermé une valise, préparé quelques sacs, peut-être tourné dans la serrure la clé de tous les jours, et nous sentons désormais le poids de l'errance dans la poche où nous l'avons glissée.

 

Les routes de l'exil sont semblables et singulières. Elles ont pour seule carte la ligne d'horizon des cheveux de nos enfants.

 

À nous maintenant seulement nos visages, nos bras, et le sang dans nos veines tandis que nous traçons des sillons qui ne finissent pas. Le regard de la mort surveille cela de près.

 

Dans les entailles s'immisce le silence,

et parfois le murmure d'un chant qui nous rappelle que nous avons appris la langue de quelque part,

la langue de quelque part.

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