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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 10:57

Petite introduction :

 

Arriver dans une nouvelle ville

N'est pas une chose si facile

Et surtout quand elle est petite

On peut s'ennuyer assez vite.

 

Pour s'intégrer, on a le choix :  

Badmington, gym ou point de croix.

Hier, tous deux, nous sommes allés

Au cours d'andro et laridé.

 

 

NDA : hé hé ! c'est la première fois je parie que vous voyez le mot badmington dans un texte en rimes !

 

Voilà, tout est dit dans l'introduction : nous nous sommes inscrits cette année au cours de danse bretonne. Un cours à l'ambiance conviviale réunissant une trentaine de débutants et habitués.

 

Lorsqu'on arrive dans un groupe, il y a comme en littérature et en théâtre les adjuvants (ceux qui sont là pour vous aider) et les opposants. Et il est vital de bien repérer ces derniers pour éviter de se placer près d'eux (ils peuvent être très sympathiques par ailleurs, mais dans l'activité, ils tiennent ce rôle à la perfection).

 

Notons qu'il y a dans toutes les activités de loisirs des "opposants" : au cours de théâtre, celui qui ne laisse pas l'autre terminer ses répliques, au ping pong, celui qui vise malencontreusement la tête, à la peinture, celle qui donne un coup de coude alors que votre pinceau hésite à se poser sur la toile, à la gym, celle qui prend le dernier tapis... 

 

En danse bretonne, je dirais que l'opposant est celui qui, sans raison apparente, a décidé de faire de votre petit doigt une confiture de phalanges.

 

Lors du premier cours, on a tenté de me prévenir. Après une danse où mon auriculaire a un petit peu souffert de l'étreinte digitée de ma voisine de droite, cette dernière me confie qu'au début du cours, elle avait dansé avec la dame, là-bas, assise sur la chaise, et que son doigt et son épaule s'en souvenaient encore trois danses plus tard... Je retiens la mise en garde, mais... Passent une gavotte et un rond de Saint Vincent et je me retrouve auprès de la susdite dame à la chaise qui s'est levée pour danser un laridé 8 temps.

 

A l'exception des danses en couple, les danses bretonnes sont des danses communautaires et se pratiquent en chaîne ou en cercle. Disons qu'il y a deux types de danses bretonnes en groupe (dans les plus classiques, je vois d'ici arriver les puristes me dire que c'est trop simpliste) : celles où on se donne tous la main et où souvent notre avant-bras gauche se loge sous le coude droit du voisin de gauche (et où on loge l'avant-bras gauche de notre voisin de droite sous notre coude droit), et celles où on se tient par les petits doigts, en faisant des mouvements plus ou moins amples et plus ou moins synchronisés suivant l'avancement de l'apprentissage de chacun. Le laridé 8 temps fait partie de cette deuxième catégorie : petits doigts accrochés et balancier des bras, tantôt pliés, tantôt tendus...

 

Je danse déjà. J'ai pris des cours lors de mes jeunes années et fréquenté assez régulièrement les fest noz à la même époque (mais pas dans le même département, ni avec les mêmes mouvements de bras, ce qui a posteriori n'a pu qu'aggraver la situation).

 

Premières notes de musique. Le rythme est bien dans la tête. Allez on y va ! Un deux trois quat.. Aïïïïïïïïe !!! Mais ça ne va pas de serrer comme ça, pensé-je intérieurement tandis que de l'autre côté de la ronde, deux trois sourires compatissants m'encouragent à tenir bon et semblent me plaindre : "ben non, fallait pas te mettre à côté d'elle".

 

Au bout d'une vingtaine de secondes, craignant pour la survie de mon petit doigt mignon, et pour ne pas être obligée de quitter la danse et laisser le doigt de mon homme (placé à ma droite) se retrouver enserré dans ce piège, je propose à ma voisine mon index, en espérant secrètement que le frottement de ma bague lui fasse relâcher un peu son étreinte...

La voilà qui refuse. A ce moment-là je fais le parallèle avec le gars au théâtre qui ne te laisse pas finir ta réplique et qui te reproche en plus de ne pas bien dire ton texte...

 

J'ai tenu bon. La danse est passée. Mon doigt a mis une Scottish et un Hanter Dro à s'en remettre...

 

                                                                                *  *  *

 

Nous retournons à ce cours hebdomadaire avec plaisir et commençons à connaître quelques personnes. Mais j'ai bien retenu la leçon. Je ne me mets plus à côté de cette dame pour les danses "avec les doigts". Et j'évite de me mettre près de son mari, qui en plus d'avoir une énergie similaire dans ses auriculaires, porte une paire de sabots qui tapent vigoureusement le sol lors de la danse fisel. Ce genre de détail peut provoquer de petites sueurs froides lorsqu'on s'imagine l'état des orteils de sa voisine si un malencontreux accident de contretemps survient. D'un autre côté, rien de tel pour motiver à rester dans le rythme.

 

Leur fille d'une dizaine d'années vient de temps en temps danser avec nous. Lors du premier cours, elle portait une atèle sur deux doigts de la main...

 

 

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commentaires

R
Dans l'académie de Rouen, il y a une option badmington au lycée Jacques Prévert.
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