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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 19:16

"Il faut qu'on fasse le point."

Le ton est péremptoire et n'autorise aucune discussion. Or, faire le point, c'est discuter. C'est ouvrir des guillemets, fermer les parenthèses pour s'attaquer aux sujets principaux.

C'est du sérieux, faire le point. Au lieu faire le pont, de faire le poirier, la potiche, le pied de grue. À un moment donné, il faut ce qu'il faut. Point.

 

"Il faut qu'on fasse le point".

Cette phrase, c'est moi qui me la suis dite à moi-même. Devant mon reflet dans le miroir. Mon reflet passait par là, juste dans le miroir, à point nommé.

Mon reflet a répondu qu'effectivement qu'il ou plutôt je le savais que je devais faire le point.

Mais lequel ? Interrogatif ? Exclamatif ? Ou ce petit point ridiculement petit, qui signifie qu'il n'y a rien après, que c'est fini, que c'est comme ça, un point c'est tout ?

Un point dans la tronche oui ! Un uppercut de ponctuation.

 

J'aimerais bien, si ça ne te dérange pas (enfin si ça ne me dérange pas, parce que c'est à moi que je cause), faire plutôt la virgule que le point. C'est moins définitif et moins abrupt. On peut se laisser glisser le long d'une virgule, se laisser caresser même, par ce cil étonné qui se balade dans les phrases. C'est charmant une virgule...

C'est une constante, je négocie toujours avec moi-même. Parce que là, tout de suite, en fait, non, je ne veux pas vraiment faire le point. Le point me fait peur, point barre.

Rien que d'y penser me voilà mal en point. Pourtant je me fais toujours un point d'honneur à discuter avec mon alter ego qui a régulièrement un point de vue intéressant, bien que je puisse lui reprocher de vouloir systématiquement mettre les points sur les i pour aller d'un point A à un point B, ce qui constitue, convenons-en, un sacré détour alphabétique.

 

Lorsque je veux faire le point, les choses se passent souvent de la même manière. La conversation prend une tournure qui ne plaît pas à mon reflet. Je lui dis : "Mais enfin réfléchis !" Ça l'agace. J'ai un point de repère : quand mon reflet fulmine et devient tout rouge, c'est le point d'orgue, à deux doigts du point de non-retour. Je laisse souvent tomber et finalement je fais rarement le point.

Si on attend une chute à ces réflexions pointues, il n'y en a point.

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