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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 21:53

Pour ne pas me perdre,
quelque chose en moi
(ou en dehors de moi, de plus grand que moi)
doit garder une direction,
et peut-être même un sens.

 

S’il faut s'astreindre à une posture ou un mouvement,
je choisirai la diagonale :
je relierai les points opposés,
résolument.

 

Je deviendrai l’ombre qui penche,
l'arbre tordu,
les pieds ancrés dans la terre à l'est
et le regard fixant le couchant.

 

Je choisirai l’entre-deux.
Ni l'horizontale
et son immobilité disloquée de corps de fusillé,
ni la verticale.
Je n’aime pas les garde-à-vous.

 

Je serai le regard en biais,
le sourire en coin,
la tête qui dodeline :
l’asymétrique.

 

Pour mieux résister aux rafales,
pour aller contre,
mieux vaut avancer penché
et cultiver les diagonales.

 

Et que les gens disent en me voyant passer :
« Qui est-ce là-bas ? »
Et qu’on leur réponde :
« C’est la fille qui penche,
qui penche
du côté où le monde est trop lourd. »

 

C’est le vent de ma ville qui m’a appris à pencher.
Pas de ces vents qui tournoient sur eux-mêmes,
pas ces bourrasques qui rendent fou et qui écœurent.
Non, c’est le vent qui rend libre,
qui envahit l’espace
et nous place
là où nous devons être.

 

Je suis celle qui avance penchée
sur la diagonale que lui souffle le vent.

 

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