poème écrit à partir de fragments griffonnés lors d'une visite d'exposition
Doigts gourds, tête lourde,
Liqueur ambre dans le verre à pied.
Immobile lépidoptère épinglé
Aux regards lapidés.
Vois... vois toutes ces pierres
Entassées dans mes pupilles !
Loin du feu dévorant des corps,
Face à la fin des illusions,
Briser les chaînes
Ou courber l'échine...
Et que nos maisons s'effondrent
Sans raison ni foudre !
Hurler dans l'indifférence
Ou résoudre
L'énigme des natures mortes
Aux pivoines écœurantes.
Un matelas à même le sol
Guette les traces de peinture au plafond.
L’ampoule pâle et fatiguée se lasse
De nos guerres intérieures,
De nos champs de bataille dévastés
Où agonisent les rêves d’hier.
Paupière mi-close, œil blasé,
Instant lourd d'ennui mauve.
Dormir dans l'ombrelle des méduses
Qui trépignent et étreignent les galops du cœur.
Un mouvement de danse triste
S'imprime dans les épaules
En soubresauts trop sucrés,
Mémoire des coupes de vin doux.
Sur un bout de miroir brisé,
Le cadavre sans sépulture de nos soupirs.