"Je veux dompter les lions, les ours et les chevaux !"
Décrétait haut et fort d'un air inébranlable
L'enfant toujours rebelle à de menus travaux.
Ce à quoi ses parents lançaient inexorables :
"Eh bien, commence déjà par dresser la table !"
"Je veux dompter les lions, les ours et les chevaux !"
Décrétait haut et fort d'un air inébranlable
L'enfant toujours rebelle à de menus travaux.
Ce à quoi ses parents lançaient inexorables :
"Eh bien, commence déjà par dresser la table !"
Quand les voiliers fendant les flots et le brouillard
S'approchent de la berge, on entend l'équipage
S'exclamer "Terre en vue !!" Et parfois à la nage,
Certains gagnent la côte et fixent les amarres.
Les trains, quant à eux, arrivent sans crier "Gare !"
Pour ne fâcher personne à l'heure des tisanes,
(Défenseurs du sacré, partisans du profane),
Il est recommandé de toujours bien placer
La menthe religieuse dans la boule athée.
Les bêtes de la ferme ont deux distincts profils :
Celles qui vont marchant, celles qui ont des ailes.
Il est clair que voler est un cadeau du ciel.
Ce don, le dindon l'a, oui, mais le veau l'a-t-il ?
Tandis qu'elle surjette, des chansons fredonnées
Donnent un air joyeux à la jolie cousette.
"Le manteau", "Son chapeau", "Ta robe bleue l'été"...
(Versions originales ou bien modernisées).
Sa préférée ? La reprise de "La chaussette".
Au milieu de la nuit, la noce terminée,
Dans la basse Bretagne reste une tradition
Quelque peu gratinée et flairant le bouillon :
Les tout nouveaux époux sont souvent réveillés
Et on leur fait manger une soupe à Lannion.
Comme tout un chacun, le poète a ses vices
Et peut se révéler flambeur invétéré.
Quand dans sa création, la paresse s'immisce,
Quand son pauvre sonnet reste au stade d'esquisse,
Il s'exhorte : "Allez ! Deux quatrains, deux tiercés !"
texte écrit après la visite de l'expo photo "Luminescences" de Lucie Pastureau à la maison de l'agglo à Saint-Brieuc (octobre 2019)
Larmes du matin
Une rosée brûlante s'évapore de mon visage
Dès le réveil
Il faut
Réapprendre
À apprivoiser l'équilibre des châteaux de cartes
Ne pas souffler dessus
Retenir sa respiration
En une apnée quotidienne et douloureuse
J'embrasse du regard (intérieur)
Les briques empilées (cachées)
De tous les fragiles (en moi)
Ne pas tendre le bras
Ne pas balayer l'édifice fissuré
Rester immobile
Statufiée
Ne pas perturber le silence
S'écrire au présent du définitif
Pour que rien ne change
Pour que rien ne bouge
Ou marcher sur le fil
À deux pas du désastre
La poésie ? Un redoutable aérosol !
Un seul vers pétrifie les plus fâcheux insectes.
Martine est allergique et les piqûres s'infectent.
Un jour, un taon s'approche, mais d'un coup, dégringole,
Car là Martine a dit : "Oh ! Taon ! Suspends ton vol !"
Que ce soit à Ouessant, Molène ou Noirmoutier,
On demande souvent l'avis de l'indigène
Avant chaque mariage où la douce moitié
Semble avoir la matière grise en quarantaine :
L'îlien connaît les coefficients des mariées...