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  • : Au tour de Clo
  • : Décryptage humoristique (ou non) des choses de la vie, délires poétiques, réflexion et bonne humeur.
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6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 19:38

Ne me regardez pas

Et ne me dites rien.

Accélérez le pas,

Passez votre chemin.

Ne soyez pas curieux,

Ni juge, ni voyeur,

Oubliez jusqu'au lieu

Où ont coulé mes pleurs.

Oui, détournez la tête...

Fixez votre regard

Sur d'autres silhouettes,

Regardez autre part !

Des tristesses il y en a

Partout qui déambulent,

Disséquez celles-là.

Faites-vous noctambule,

Trompez vos insomnies

Dans le chagrin des autres

Qui dans la tragédie

Et les plaintes se vautrent,

Mais laissez-moi tranquille !

Pour témoin je ne veux

Que l'air chaud de la ville

Qui n'attend pas d'aveu...

Laissez-moi dériver.

Je ne suis plus d'ici.

Je suis déjà passée.

Je suis déjà partie.

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23 juillet 2015 4 23 /07 /juillet /2015 07:48

je me repose je végète

c'est ma nouvelle vie d'exégète

certains diront que j'exagère

et que j'ai une vie d'étagère

 

comme un vieux napperon en laine

un bibelot de porcelaine

je me sens prendre la poussière

aujourd'hui un peu plus qu'hier

 

j'ai des vœux de contemplateur

plutôt la sieste qu'être acteur

plutôt mon lit que le boulot

plutôt ma couette que le métro

 

je laisse mon esprit s'envoler

et mes idées papillonner

j'ai retiré toutes les piles

à mes horloges inutiles

 

et quand le soleil me visite

je lui dis "te lève pas si vite

j'ai encore des rêves à finir

laisse-moi encore un peu dormir"

 

mes draps sont mes nouveaux habits

l'escargot mon nouvel ami

au ralenti et je l'assume

j'ai pris un rythme de légume

 

je n'ai pas choisi je l'avoue

avant j'étais au garde-à-vous

toujours prête toujours la première

j'avais le feu dans les artères

 

je courais toujours à tout-va

mon ombre à peine suivait mes pas

et je volais à perdre haleine

au tempo du sang dans mes veines

 

la vie parfois vous fait des crasses

des croche-pattes des tours dégueulasses

des coups bas qu'on n'a pas vu v'nir

des coups de pied dans l'avenir

 

mais quoi qu'elle fasse elle a raison

que veux-tu faire de toute façon ?

y’a plus qu'à jouer de son mieux

avec les cartes dans son jeu

 

alors je dors et je traînasse

que puis-je faire d'autre hélas ?

combattre des moulins à vent ?

j'n'en ai ni la force ni le temps

 

je reste posée sur l'étagère

je prends le large et la poussière

et les jours passent lentement

aujourd'hui un peu plus qu'avant

 

 

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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 14:17

Ce soir on mange des coquillettes

Si ça te va... Si ça t'embête,

J'ouvre une boîte de haricots

(Haricots verts, rouges ou cocos).

C'est pas le luxe dans les placards,

Oublie le foie gras de canard,

Il me reste un peu de pâté

De campagne à peine entamé.

 

Mais je mettrai du vert persil,

Deux brins croisés de ciboulette,

Un peu de poivre, un filet d'huile

Pour soigner le bord de l'assiette.

On la jouera grand restaurant :
J'ai des verres à pied si tu veux,

Et des petits plats dans les grands...
En faut-il plus pour être heureux ?

 

Bien sûr sans rien c'est un peu sec...

Je n'ai pas acheté de bifteck,

C'est plus la mode de la viande rouge.

Pour t'hydrater bois donc du rouge.

Si t'as encore faim y'a des œufs

(Si t'en manges deux tu manges deux bœufs)

En omelette ou sur le plat,

Faut bien digérer après ça.

 

Et je mettrai mon grain de sel,

Mon brin de thym, mes doux épices,

Sur la table près de la vaisselle

Aux dessins fins de fleurs de lys.

On la jouera fins gastronomes,

On s'dira même "vous" si tu veux,

Ça tient à peu de choses en somme...

En faut-il plus pour être heureux ?

 

Des radis à la croque au sel,

Et si tu trouves les fanes belles,

Je t'en ferai un velouté

Avec une patate ridée.

C'est pour le côté diététique,

Puis le radis c'est diurétique

Et radical contre le rhume !

Faut bien manger quelques légumes…

 

Je mettrai dans un vase en verre

Des bouquets de coquelicots,

Des épis de blé encore verts

(Ça dépend de la météo).

On la jouera gourmets très chic,

Oisifs argentés si tu veux,

A l'accent aristocratique…

En faut-il plus pour être heureux ?

 

Pour les mouillettes j'ai des biscottes,

Car ceci dit pour l'anecdote,

Le pain frais c'est pas très digeste.

On s'accommode avec les restes,

On n’va pas faire la fine bouche,

On sert bien la soupe à la louche.

En dessert j'ai deux bols de mûres

Que j'ai glanées dans la nature.

 

Et je mettrai l'eau en carafe

Estampillée "pur robinet".

Quand on s'ra mort, pour épitaphe,

Ecrivez à notre sujet :

"Ils ont vécu comme des rois

Mais sans train de vie dispendieux.

On n'est jamais que ce qu'on croit…

En faut-il plus pour être heureux ?"

 

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 09:16

Elles vont épaules dénudées

Tendant leurs bras comme des lianes,

Robes aux tissus légers froissés,

Et de leurs longs cheveux émanent

Les réminiscences affolantes

De ces nuits qu'elles ont égrenées,

Où elles ont su se faire amantes,

Où elles ont su se faire aimer.

 

Elles ont des corps comme des vases

Remplis d'eau fraîche et de parfums.

Leurs hanches se dessinent en phrases

Dont l'écho vibre dans les mains

Des hommes brûlant de caresses

Et qui se troublent à leur passage.

Elles ont des gestes de déesses,

Des courbes pleines de voyages.

 

Le petit matin dans leurs yeux

A des fatigues chargées de rêves

Où elles s'enroulent à qui mieux mieux

Pour rejouer le baiser d'Eve.
Dans la lumière, à pleine bouche,

Elles rient de leur désinvolture,

Quand le soleil ardent les couche

Au hasard de leurs aventures.           

 

Derrière ces belles silhouettes,

Vies insolentes de jeunesse,

A peine voit-on l'ombre discrète,

Le dos voûté, l'œil qui se baisse,

Celle qui ne promène pas l'aisance

Du corps cent fois émerveillé,

Qui n'a pas connu l'impatience

Heureuse des sens éveillés.

 

Sage à en oublier de plaire

Ou honteuse de son reflet,

Presque invisible courant d'air

N'ayant pas pris part au ballet

Des regards brillants qui se croisent

Et des sourires qui se séduisent

Et où peu à peu s'apprivoisent

Les sentiments que l'on déguise.

 

Elle est passée inaperçue

Dans l'âge tendre des plaisirs,

Et la voilà le cœur déçu,

Ne berçant aucun souvenir

D'une étreinte qui l'aurait portée

D'une peau qu'elle aurait chérie

D'un prénom d'homme murmuré

Dans les secrets blancs de son lit.

 

Oh bien sûr qu'elle en a rêvé,

N'être que peau, souffle et sueur,

Se laisser vivre, s'abandonner...

Mais maintenant qu'est passée l'heure...

Lui donne-t-on le temps encore

D'entrer dans le bal enivrant,

D'effacer les regrets d'alors

Et d'avoir un jour dix-sept ans ?

 

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20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 09:30

Enlever le plastique qui entoure la paille

Et enfoncer le bout pointu dans la brique de lait fraise.

Croquer un biscuit craquant du bout des quenottes

Puis aspirer

Glouglou

Le liquide rose bonbon.           

 

 

Quatre ans.

Belles dents blanches.

Joues comme des pommes

Que maman embrasse en riant.

 

 

Dehors la pluie sur le tricycle.
Penser à l’abriter à la fin de l’averse.

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10 juin 2015 3 10 /06 /juin /2015 17:23

Pourquoi les gens font-ils des gosses ?

Non mais la question est sérieuse...

Pour soigner les bleus et les bosses?

Pour être une mère courageuse ?

 

Pour acheter un train électrique ?

Pour faire de la purée bio ?

Pour dépenser leur trop plein de fric ?

Pour arriver tard au bureau ?

 

Pour faire le savant érudit

Sur le traitement des angines,

Sur le comment aller au lit,

Sur les méfaits de la tétine ?

 

Pour faire plaisir à belle-maman

Qui veut les gaver de compote ?

Pour dire "ah c'était mieux avant

Toutes les soirées avec mes potes" ?

 

Pour faire agrandir la maison ?

Pour ajouter une demi-part

Sur leur avis d'imposition ?

Pour tromper l’ennui le cafard ?

 

Pourquoi les gens font des marmots ?

Pour tester leur autorité ?

Pour relire les contes de Perrault

Et rendre ce qu'on leur a donné ?

 

Pour participer à l'effort ?

"Faut bien relancer la croissance !"

"Il sera responsable export,

Elle sera dauphine de Miss France !"

 

Pourquoi les gens font-ils des mioches ?

Pour s'assurer des héritiers ?

Pour dire "quelle sacrée tête de pioche !

T'es bien le gamin de ma moitié !" ?

 

Pour donner un sens à une vie

Où ils n'ont pas fait les bons choix,

Pas suivi leurs rêves leurs envies :

« Fais pas l'erreur que j'ai faite moi » ?

 

Pour tout donner, faire don de soi

(Quand on n’parle même pas aux voisins...)

Pour rire un peu, trouver la joie,

Pour égayer le quotidien ?

 

Pour obéir aux religions,

Accroître le nombre de fidèles ?

"Quoi ? la surpopulation ?

Quoi ? les ressources naturelles ?"

 

Pour jouer les dupes un instant

Et croire à l'immortalité ?

"Mes gènes resteront vivants

Quand bébé fera des bébés."

 

Pourquoi les gens font des gamins ?

Alors qu'ils sont toujours plus durs ?

Pour pas laisser des plus crétins

Enfanter pour notre futur ?

 

Pour avoir ce genre d'argument

Quand ils n'ont pas de conversation :

"Non mais tu sais les enfants,

T'as plus le temps de la réflexion" ?

 

Ah ! Alors ceux qui n'en font pas,

P'têt qu'ils n'ont pas besoin d'excuse ?

Chacun fera comme il voudra :

"Quand les mômes s'amusent, ça m'use !"

 

Parce qu’on pose toujours la question

A ceux qui n'veulent pas d'descendance,

Mais quelle est l'argumentation

De ces parents pleins d'assurance ?

 

Car outre les raisons classiques

D'amour et de transmission

(Ou de malheureux coup de trique

Avec rupture de protection),

 

Y a bien dû avoir autre chose

Pour faire pencher votre balance ?

Brusque envie de choux et de roses

Ou nostalgie de votre enfance ?

 

Ah ! Et le prochain qui me dit :

"Faut être parent pour s'accomplir",

J'lui parle d'un certain de Vinci

(Comme exemple je crois qu'y a pire).

 

Tout le monde ne veut pas être médecin,

Acteur célèbre ou milliardaire !

Pourquoi demander à chacun

D'avoir l'emploi de père ou mère ?

 

Bon... les cinq minutes sont passées...

Le moment devient décisif

Plus le temps de tergiverser...

Et si le test est positif,

 

Je jure de ne jamais poser

A qui que ce soit la question :

"Alors ? Toujours pas de bébé ?"

Chacun choisit sa direction !

 

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 22:07

ça sentait bon

ça sentait bon dans la cuisine

les oignons l'huile d'olive

la feuille des tomates

et les épices

et le citron

et les bouquets de coriandre

et le pain encore tiède coupé en larges tranches

ça sentait les rires

les taches sur le tablier

les buées exhalant du four

ça sentait la fleur d'oranger

dans tes cheveux

et dans les sirops liquoreux que tu versais sur les desserts

ça sentait la farine qui volait sur la table

le rouleau pour étendre la pâte

les plats en faïence

ça sentait le soleil et le temps des vacances

les vins doux qui grisaient les voix et rosissaient les joues

ça sentait le temps que l'on prend

le temps nécessaire aux belles choses

ça sentait les fines gourmandises

les grandes nappes blanches et les verres du dimanche

et le café qui fumait

dans la grande cafetière

ça sentait les roses du jardin

arrangées dans un vase

et les voix amies

et les mains fraîches et fortes

et les petits silences

qui berçaient nos étés

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 20:46

Saint Malo

Mots salins

Mince ! A l'eau !

Seau malin

Oh ! l'un masse

Aux mains lasses

Masse au lin

Au loin, un slam malouin passe

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 08:17

Elle cousait en silence des chutes de tissu.

Un chat sur les genoux, un autre au bout du fil,

Elle combinait couleurs et motifs contigus

Et tâchait d’attacher les carrés de textiles.

 

 

Bien sage elle faufilait, sans tailler la bavette :

Echantillons de serge en écoutant Gainsbourg,

Toiles arachnéennes ou papiers cigarette

Et satins où matou faisait patte de velours.

 

 

L'aiguille de la montre rythmait l'aiguille à coudre.

Le temps passait ainsi en baptiste et crépon.

Et son esprit voguait en énigmes à résoudre :

Tantôt c'était facile, tantôt c'était coton.

 

 

Parfois elle se levait, flanelle à pas feutrine,

Et ouvrait la fenêtre (pause d'hypermétrope),

Juste pour s'aérer, sans penser nicotine.

Rien ne vaut le patch...work pour arrêter la clope...

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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 21:07

En écartant les bras je peux

Toucher les parois de mon bureau.
Même sans déplier les coudes.

La fenêtre derrière l’ordinateur s’ouvre

Sur une cour grise

Où quelques arbres rappellent

L’existence des saisons.

Le bâtiment d’en face répond

En miroir à celui que j’occupe.
Le plafond est quadrillé,

Et le sol, couvert de carreaux réguliers.

Des angles droits limitent mon espace.

Mes yeux comme des ailes

Embrassent les nuages.
Il me reste cela :

L’immensité du ciel.

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