Bien souvent mes poèmes' ne peuvent' me satisfaire,
Et j'ai beau les relire, je les trouve mauvais.
Quel art, quelle étincelle' pourrait-on en extraire ?
Dans mes vers sans valeur roupillent' deux cents sonnets.
(roupie de sansonnet)
Bien souvent mes poèmes' ne peuvent' me satisfaire,
Et j'ai beau les relire, je les trouve mauvais.
Quel art, quelle étincelle' pourrait-on en extraire ?
Dans mes vers sans valeur roupillent' deux cents sonnets.
(roupie de sansonnet)
Glouglou tout le jaja qui rend un peu beubeu,
Qui renfloue la parole et rend flou le regard
Et donne au corps l'aspect d'un flan gélatineux.
Moralité :
L'alcool parfois confère un air agar agar.
À celles qui complexent un peu des rotoplots,
Sachez qu'il n'y a pas de poitrine idéale.
Mais si vous le souhaitez, une balance à plateaux
Pourra vous indiquer ce que vos roberts valent.
(balance Roberval...)
Tu rêves enfin au-delà de tes rêves.
Il y a cette chaleur, ce souffle en toi
Qui prend l’ampleur des montagnes,
L’immensité du ciel.
Tu t'imagines cheminer au gré des jours
Qui sèment le vent de l’espoir.
Tu sais que tu peux à nouveau fermer les yeux
Et avancer tout de même.
La confiance retrouve son chemin,
Elle te sillonne des pieds à la tête.
Elle te traverse.
Son haleine t’enveloppe
Dans la douceur tiède du matin assoupi.
Tu es prêt à repartir à nouveau.
Tu refermes la porte derrière toi,
Poses la main sur le mur familier,
Jettes la clé pour ne plus craindre de la perdre.
Tu remercies le monde de te tenir la main.
Pour ne plus t'enchaîner aux mensonges des ombres,
Tu cherches désormais la lumière qui les crée.
Tu ne crois plus que le monde est duel.
Toute chose va bien au-delà du jour et de la nuit,
De la vie et de la mort.
Tu as appris peu à peu à habiter l'intérieur et l'extérieur
En une palette de nuances.
Tu as dompté les couleurs,
Pour qu'elles se rapprochent
De la teinte de tes songes
Et du sang de tes veines.
Le levant, l’aube, le point du jour,
La pleine lumière,
La brume, le crépuscule, le couchant
N'ont plus de secret pour toi.
Tu es aujourd'hui des deux côtés de la fenêtre
Sans y demeurer vraiment.
Le courant d’air qui écarte le rideau
Et l'oiseau qui se perche aux rambardes.
La lumière te semble toujours vive
Mais tu sais désormais garder les yeux ouverts.
Valises pleines
Jamais ouvertes
Posées sur les pavés
Où ta tête résonne de pensées sur l'existence.
Dans la foule qui t'ignore
Tu songes que les êtres passent leur vie,
Passent leur vie
À construire leur chemin et celui des autres,
À modeler, à façonner,
À détruire parfois,
Souvent.
Sans cesse architectes.
Sans cesse tempêtes.
Tu songes à la maison que tu n'as pas construite,
Que tu as laissée en l'état
Comme tu l'avais trouvée,
Sans rien y déranger.
À peine y as-tu vécu,
À peine l'as-tu rêvée,
Tu l'as juste occupée.
Séjour de poussière,
Ombre et velours
Entre les cloisons muettes.
Tout est déjà passé,
Tout est déjà derrière.
Chaque grain de chaque paroi semble demander
Si tu t'es réveillé à temps
Pour la vie
Pour l'art
Ou pour l'oubli absolu de toi-même.
Renversé par un océan de bleu
Sur tes épaules étonnées,
Tes soupirs ont décoloré le ciel.
À l'angle des portes,
Tu dévisages les heurtoirs.
Tu hésites, frôles le seuil.
Pris par une tendresse
Semblable à celle des écorces endormies,
Tu retiens ta main fébrile.
Tu voudrais entrer sans avoir à frapper,
Coller ta peau blessée contre un mur qui serait le tien.
Poser là tes tourments
Et te savoir chez toi.
Immobile,
Souffle retenu,
Les questions restent suspendues
À chaque parcelle de ton retour.
Mais tout est calme autour de toi
Et rien ne semble avoir changé.
Ou peut-être juste toi
Qui doutes d'être parti.
Aujourd’hui, tu te rends silencieux au monde.
Échardes dans les doigts,
Rouille sous les ongles,
Indolence du corps,
Et dans la bouche, paresse de la parole.
Tu ne bouges pas,
Tu ne dis rien,
Tu respires à peine, juste ce qu’il faut,
Allongé sur le lit.
Pour seule voûte céleste,
Le plafond de ta chambre.
À la fois absent et attentif au moindre bruit.
Oiseaux qui chantent,
Voitures qui passent,
Horloge dont tu devines le trajet des aiguilles.
Tes yeux ouverts et fermés.
Tes paupières se lèvent et se reposent.
Tu entends ton cœur tranquille
Ouvert à tes pensées lointaines.
Tu pensais avoir trouvé ici un refuge.
Un abri pour une éclipse.
Mais les serrures hurlent de te savoir enfermé.
Tu ne peux t'appartenir.
La rue te réclame à grands cris.
La vie vient frapper à ta porte.
Cercles bleus de tes rêves,
Itinéraires mille fois parcourus,
Répétition de tes gestes, de tes pas
Creusés dans la mémoire des couleurs.
Le temps suffit à atténuer la marque de ton passage.
De plus en plus léger sur les chemins foulés trop souvent,
Tu te fais ombre, te fonds dans le décor.
Un jour les murs t'avaleront,
Feront de ta silhouette anodine un détail du paysage.
Les rues que tu traverses te rendent liquide ou inconsistant.
De plus en plus tu deviens cette ville.
À en explorer les moindres détails, tu t'amalgames.
Passe-muraille,
Si tu t'adosses aux murs baignés de lune,
Tu deviendras nuit claire.
Derrière le bois des volets des fenêtres étriquées
Que la mémoire semble avoir abandonnées,
Le sommeil allume en toi une autre lumière.
Et à ton regard se découvre
Une vallée de cailloux aux soupirs minuscules
Que tu dévales
Le visage tout ensoleillé de rêve.
Ton souffle se gonfle de la joie sautillante des collines
Menant peu à peu aux pavés de la ville.
Tu mêles tes mots
À la poésie des réverbères et des fils électriques
Où pigeons et moineaux viennent faire partition.
Une pluie se détache comme les lambeaux de peau
D'un ciel qui se desquame.
Elle se laisse entraîner par la ruse des vents
Et lave tes souvenirs d'une eau nouvelle.
Tu as largué les amarres.
Même fermée, même condamnée, opaque, murée,
Une fenêtre reste un chemin vers l'ailleurs.